Madagascar : la peste revient en force
05 octobre 2017
Bactérie Yersina pestis à l’origine des deux formes de la peste : pulmonaire et bubonique. Kateryna Kon/shutterstock.com
Chaque année, la peste touche en moyenne 400 patients sur l’île de Madagascar. Mais depuis la fin de ce mois d’août 2017, le virus a déjà contaminé plus de 100 personnes. Pour éradiquer cette infection épidémique qui peut être mortelle en l’absence de traitement, l’OMS a récemment « intensifié la riposte ».
En temps normal, l’épidémie de peste à Madagascar survient entre septembre et avril. Mais cette année, la propagation est survenue précocemment. En effet, depuis la fin du mois d’août, le virus s’est rapidement propagé dans les ports et la capitale, Antananarivo. Une flambée précoce et sévère à l’origine d’au moins 114 infections et 21 décès, relaie l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Près de la moitié des cas identifiés jusqu’à présent ont souffert d’une peste pulmonaire, l’autre partie ayant donc été diagnostiquée pour une forme bubonique (la plus fréquente, caractérisée par une tuméfaction douloureuse des ganglions).
Zoonose bactérienne due à l’infection de la bactérie Yersina pestis, la peste « se retrouve habituellement chez les petits mammifères et les puces qui les parasitent ». Cette bactérie se transmet de l’animal à l’homme par la piqûre de puces infectées, par contact direct avec des tissus et par inhalation de gouttelettes respiratoires.
Une stratégie proactive
Sur place, les équipes donnent actuellement « des orientations techniques, mènent des évaluations, soutiennent la surveillance et s’engagent auprès des communautés », ajoute Charlotte Ndiaye, représentante de l’OMS à Madagascar. Par ailleurs, « de nouveaux déploiements du personnel de l’OMS (…) sont en cours, de même qu’un renforcement de l’approvisionnement en antibiotiques, équipements de protection individuels et autres fournitures ».
Et qu’en est-il de l’investissement financier ? Au total, l’OMS a mobilisé 300 000 dollars, une somme allouée « aux fonds d’urgence, aux fournitures médicales et à l’intensification des efforts opérationnels. Et les besoins sont exponentiels. « Contrairement aux années précédentes, cette flambée touche de grandes zones urbaines, ce qui accroît le risque de transmission. »
A noter : très dangereuse pour l’espèce humaine, la peste est létale dans 30% à 60% des cas concernant la forme bubonique. La forme pulmonaire est quasiment toujours fatale si aucune prise en charge médicale n’est possible.
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Source : Organisation mondiale de la Santé, le 5 octobre 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon