Maladie d’Alzheimer : l’explosion chinoise
12 juin 2013
Près de 10 millions de Chinois souffrent d’une forme de démence. ©Destination Santé
Plus de 10 millions. C’était le nombre de personnes atteintes d’une forme de démence en Chine en 2010. L’Empire du milieu est notamment sujet, depuis 20 ans, à une forte augmentation du nombre de cas de maladie d’Alzheimer. La prise en charge de ces patients, de plus en plus nombreux, est un enjeu important dans un pays où cette pathologie reste souvent taboue.
En à peine 20 ans, le nombre de personnes atteintes d’une forme de démence a explosé. Il est ainsi passé de 3,68 millions en 1990 à 9,19 millions en 2010. Parmi eux, le nombre de patients souffrant de la maladie d’Alzheimer a également nettement augmenté, passant de 1,93 million à 5,69 millions en deux décennies. Au total, la Chine est le pays au monde ayant le plus grand nombre de malades d’Alzheimer.
Or « ce problème de santé publique pourrait constituer le défi le plus important au monde en matière de système social et sanitaire », estiment les auteurs de l’étude, une équipe de l’école de médecine de l’Université d’Edimbourg (Ecosse). « Notamment, en raison de la difficulté à mettre en place une prise en charge appropriée et abordable de ces malades. »
Les femmes en première ligne
« On constate peu de différences entre les milieux ruraux et urbains », notent les auteurs. En revanche, la prévalence des cas de démence est largement supérieure chez les femmes. Ce qui constitue une donnée importante, étant donné que ces dernières vivent plus longtemps que les hommes en Chine (comme ailleurs dans le monde). Elles y représentent 75% de la population âgées de plus 85 ans.
« La difficulté d’une prise en charge efficace de ces malades risque d’être encore exacerbée par les mouvements de population dans le pays », soulignent-ils. En effet, de plus en plus de jeunes adultes migrent des régions rurales vers les grandes villes, laissant les femmes âgées seules.
Pour que les malades souffrant d’Alzheimer et d’autres formes de démence soient pris en charge dans les meilleures conditions, « les ressources adéquates devraient être fournies au niveau national, local familial et individuel. » De plus, « des campagnes d’information publiques sont nécessaires pour contrecarrer les idées reçues concernant ces pathologie, pour lesquelles l’entourage ne consulte que rarement un médecin. »
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet