Maladie de Lyme : 1 Français sur 3 n’en a jamais entendu parler !

19 juin 2018

En 2016, un « plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques » a été élaboré. Objectif, augmenter le niveau de connaissance de la population et faciliter le diagnostic d’une maladie qui semble gagner du terrain. Problème, il semble qu’une bonne partie du public méconnaisse toujours le danger. Ainsi, 35% n’en aurait jamais entendu parler. 

La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire dresse un bilan des connaissances (scientifiques et grand public) de la Borréliose de Lyme en France. Les auteurs se sont notamment intéressés à la perception et attitudes de Français vis-à-vis des tiques, vecteurs de la pathologie. Ainsi apprend-on qu’1 personne sur 4 a déjà été piquée. Or la population française semble peu au fait de la maladie de Lyme. Seuls 28% déclare se sentir « bien informée » sur cette pathologie… et 35% n’en a jamais entendu parler ! Cette donnée alarmante devrait conduire « à l’adaptation des messages lors de futures campagnes de prévention », lancent les auteurs.

Où en est la France ?

Dans l’Hexagone, l’incidence de la maladie semble stable, autour de 55 cas pour 100 000 habitants.  Même si Santé publique France a noté – sans pour autant l’expliquer – une réelle augmentation en 2016 (84 cas pour 100 000 habitants). « Il faudra surveiller si cette incidence se confirme dans les années à venir ».

Des hétérogénéités géographiques importantes ont aussi été observées, avec des taux d’incidence plus élevés dans le Limousin, en Alsace et en Rhône-Alpes. Les scientifiques expliquent cela par le fait que « les tiques requièrent certaines conditions climatiques pour être actives, notamment un niveau d’humidité supérieur à 80%. » Autre élément, le nombre de cas rapporté est plus élevé chez les 60-70 ans. Ceci étant sans doute dû à des différences de comportements. « La randonnée pédestre est un loisir populaire parmi les jeunes retraités », analyse Santé publique France.

Difficile diagnostic

Les auteurs rappellent enfin à quelles difficultés les médecins ont affaire en matière d’interprétation des tests pour établir un diagnostic. Pour résumer, il est important de comprendre « qu’une sérologie négative n’exclut pas le diagnostic. C’est souvent le cas au stade cutané précoce de l’infection. » Par ailleurs, « une sérologie positive ne signe pas une infection évolutive. Il existe en fait des infections sans expression clinique. »

Vous l’aurez compris, par le biais de ce BEH, Santé publique France dresse un bilan de tous les défis à relever en matière de Borréliose de Lyme, qu’ils concernent les connaissances des Français ou encore les errances diagnostiques de patients qui en sont atteints. Ces données devraient être prises en compte dans un avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) attendu prochainement.

  • Source : BEH, 19-20, 19 juin 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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