Maladie du sommeil : vers une éradication pour 2030

02 décembre 2022

Vous connaissez la mouche tsé-tsé ? Si ce nom peut prêter à sourire, la maladie qu’elle transmet n’est pas une plaisanterie. Des chercheurs pensent que l’utilisation d’un nouveau médicament permettrait d’éliminer la maladie du sommeil d’ici 2030.

mouche tsé-tsé

La trypanosomiase humaine africaine, plus connue sous le nom de « maladie du sommeil » est mortelle si elle n’est pas traitée. Heureusement, depuis quelques années, les progrès de la science ont permis de réduire drastiquement le nombre de cas. En 2009, le nombre de personnes touchées est passé en dessous des 10 000. Une première en 50 ans. Puis 992 et 663 cas ont été recensés respectivement en 2019 et 2020.

Jusqu’ici, les traitements existants impliquaient – selon le stade de la maladie – la prise de médicaments pendant une dizaine de jours ou bien encore des perfusions en intraveineuse (et donc une hospitalisation).

Un nouveau travail laisse espérer la fin de la maladie du sommeil d’ici 2030. Dans cette étude, publiée dans le revue The Lancet Infectious Diseases, des chercheurs ont montré qu’un nouveau médicament, pris en une seule dose, pourrait être un facteur clé dans l’élimination de la transmission de la maladie.

100% de guérisons

Une simple dose orale d’acoziborole, mis au point par le laboratoire Sanofi, est donc porteuse d’espoir. Et pour cause. Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont recruté des patients de 10 hôpitaux de République démocratique du Congo et de Guinée.  167 patients souffraient d’une forme avancée de trypanosomiase humaine africaine et 41 d’une forme précoce. Tous ont reçu d’acoziborole. Et après 18 mois, 95% des patients touchés par la forme grave étaient guéris. Et 100% pour la forme précoce.

« L’Organisation mondiale de la santé s’est fixée pour objectif d’éliminer la maladie du sommeil d’ici 2030 », rappelle le Dr Victor Kande Betu Kumeso, principal auteur de l’essai. « Ce sera un défi et nous pensons que l’utilisation de l’acoziborole pourrait être un outil crucial. »

  • Source : The Lancet Infectious Diseases

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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