Maladies cardiovasculaires : Le cholestérol, clef dune prévention efficace
22 juillet 2003
Certains dentre nous sont particulièrement exposés au risque cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral (AVC) : tous ceux qui souffrent dangine de poitrine, dartérite des membres inférieurs où qui ont déjà été victimes dun AVC.
Tout autant exposés si ce nest plus, les diabétiques même sans antécédent cardiovasculaire. Et dautant plus même, si leur diabète saccompagne de facteurs de risque ajoutés comme une hypertension, une insuffisance rénale, un âge supérieur à 65 ans ou un tabagisme. Ce qui représente tout de même 60% à 75% des diabétiques
Comment éviter quils ne soient un jour victime dun infarctus ou dun AVC ?
Pendant longtemps, les ressources étaient limitées. Mais la situation vient de changer, avec la mise au point dune nouvelle stratégie préventive. Une grande étude britannique, dont les résultats ont été publiés récemment, est à lorigine de cette évolution. Létude HPS – pour Heart Protection Study – a porté sur plus de 20 000 sujets à haut risque cardiovasculaire. Elle a permis de montrer que la prise quotidienne, à titre préventif, dun traitement à base de simvastatine – un hypocholestérolémiant de référence – réduisait de 25% le risque daccident cardiovasculaire. Et même de 30% parmi les plus de 75 ans !
Toutes causes confondues, la mortalité sest trouvée diminuée de 13%, et la mortalité cardiovasculaire de 17%. Des chiffres remarquables, appliqués à lensemble de la population étudiée. Car ces bénéfices considérables se vérifient quels que soient lâge ou le sexe, et surtout quel quait été le taux de cholestérol au départ de létude. Cest une révolution, comme le souligne Bernard Charbonnel (Nantes) qui préside lassociation de langue française pour létude du diabète et des maladies métaboliques, lALFEDIAM. Dautant plus que « ces bénéfices sont indépendants du taux initial de cholestérol, sobservant même chez les sujets dont le taux de cholestérol est normal ou bas. »
Cela signifie en clair, que désormais pour prévenir les infarctus et les AVC chez les sujets à risque, il faudra faire baisser coûte que coûte leur taux sanguin de mauvais cholestérol. Même si au départ il est normal ou bas, et pour cela administrer de la simvastatine, en surveillant lévolution du taux de cholestérol tout au long du traitement. Selon les auteurs de létude HPS en effet, ces mesures permettraient une baisse dun tiers du nombre des accidents cardiovasculaires, au sein de la population à risque.