Maladies nosocomiales : un patient sur 18 touché

26 mai 2023

Le chiffre des infections nosocomiales, ces infections contractées dans un établissement de santé, sont en hausse de près de 15 % sur cinq ans.  L’épidémie de Covid-19 en serait la première responsable.

14,7 % de hausse entre 2017 et 2022. Santé publique France a publié vendredi 26 mai les résultats de son enquête nationale sur les infections nosocomiales en établissement de santé, menée tous les 5 ans depuis 1990. Ces maladies concernent toutes les infections « contractées dans les établissements de santé qui surviennent au cours ou au décours de la prise en charge d’un patient et qui n’étaient ni présentes, ni en incubation au début de cette prise en charge », précise Santé publique France.

Selon les résultats de l’enquête, 5,71 % des patients ont été infectés, soit un patient sur 18. La prévalence des cas a ainsi augmenté de 14,7 % entre l’avant-dernière enquête, réalisée en 2017, et 2022. En cause ? La pandémie de Covid-19. Le virus est en effet impliqué dans la moitié de l’augmentation des cas de maladies nosocomiales observée par l’autorité sanitaire. « En excluant ces dernières, la prévalence des patients infectés était de 5,35 %, relativement stable par rapport à celle estimée en 2017 (4,98 %) », détaille Santé publique France.

Les patients fragiles davantage exposés

La prévalence des maladies nosocomiales varie en fonction des établissements et des services concernés. Elle est plus élevée dans les centres de lutte contre le cancer (15,81 %), les CHR/CHU (8,58 %), les services de réanimation (23,17 %) et les services de médecine (6,84 %). En outre, les chiffres sont logiquement influencés par le profil du patient (plus de 65 ans, atteint d’une maladie engageant son pronostic vital, immunodéprimés opérés ou exposés à un dispositif invasif).

Les quatre principales localisations des infections nosocomiales – infections urinaires, pneumonies, infections du site opération et bactériémies (infection du sang) – restent majoritaires et stables, 70,7 % contre 71,5 % en 2017. Les quatre micro-organismes responsables des infections (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa) représentent 48,3 % des cas, ils étaient 50,2 % en 2017.

L’enquête a été réalisée entre le 15 mai et le 30 juin 2022 auprès d’un échantillon de 1 155 établissements de santé, soit 151 676 patients.

A noter : Selon un rapport de l’Assemblée nationale en 2006, les infections nosocomiales entraînent un surcoût moyen de 3.500 à 8.000 euros par patient soit une dépense de 2,4 à 6 milliards d’euros chaque année.

  • Source : Santé publique France, Assemblée nationale

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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