Manger des insectes, pas sans risques ?

10 avril 2015

Grillons, sauterelles ou encore vers et chenilles. Aussi répugnant que cela puisse paraître à beaucoup en Europe, consommer des insectes n’a rien de surprenant sur la plupart des continents. L’entomophagie est d’ailleurs une pratique très répandue en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Crus, frits ou parfois même vivants ( !), ces animaux font office de protéines dans l’alimentation de certaines cultures. La FAO estime que face aux besoins nutritionnels grandissants de l’humanité, l’élevage et la consommation des insectes est une solution à développer. En France, l’ANSES émet quelques réserves et des recommandations dans un avis publié ce jour.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) estime que « les insectes complètent les régimes alimentaires d’environ deux milliards de personnes » dans le monde. C’est pourquoi elle s’est prononcée en faveur du développement de l’élevage de ces animaux à grand échelle pour répondre aux inquiétudes croissantes sur la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en protéines.

C’est justement dans la perspective d’un possible développement de ces produits en Europe ou en France que l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a mené un état des lieux des connaissances scientifiques sur le sujet. Notamment concernant les risques sanitaires éventuels liés à la consommation d’insectes et produits d’insectes, à la fois en alimentation animale et humaine.

Risques sanitaires et réglementations

« Comme tous les aliments, les insectes peuvent véhiculer certains dangers liés à leur consommation », rappelle l’ANSES. Ces risques sont principalement liés :

  • « à des substances chimiques (venins, facteurs antinutritionnels, médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages d’insectes, pesticides ou polluants organiques présents dans l’environnement ou l’alimentation des insectes, etc.) ;
  • à des agents physiques (parties dures de l’insecte comme le dard, le rostre, etc.) ;
  • à des allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) ;
  • à des parasites, des virus, des bactéries et leurs toxines ou encore des champignons ;
  • aux conditions d’élevage et de production, pour lesquelles il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires. »

Dans ce contexte, l’Agence conseille d’établir « au niveau communautaire des listes des différentes espèces pouvant être consommées et de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits ». Par ailleurs, elle recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies.

  • Source : ANSES, 9 avril 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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