Marathon : le cœur s’en remet

31 août 2010

« Depuis quelques années, le nombre de participants aux différents marathons dans le monde ne cesse d’augmenter », constate le Pr Sanjay Sharma (Londres), médecin-chef de l’épreuve londonienne (40 000 participants en 2010). Cette « folie marathon » a conduit les médecins à s’intéresser de plus près au cœur de ces athlètes. Avec une question simple : l’effort prolongé pour accomplir les fameux 42,195 km n’altère-t-il pas la fonction cardiaque ?

Plusieurs études ont été présentées sur ce sujet à l’occasion du Congrès de la société européenne de Cardiologie (ESC), qui se tient actuellement à Stockholm (28 août – 1er septembre 2010). Et leurs conclusions sont plutôt « rassurantes », comme nous le confirme le Pr François Carré (Hôpital Pontchaillou – Rennes).

« Des biomarqueurs spécifiques font bien état de certaines modifications biologiques transitoires chez les hommes comme chez les femmes qui courent un marathon », analyse-t-il. Faut-il s’en inquiéter ? Non. « Rien ne prouve que ces signes soient en lien avec une quelconque pathologie. Au cours d’un marathon, le cœur bat entre 150 et 170 pulsations par minute pendant 3, 4 voire 5 heures. Il n’est pas étonnant qu’à la fin, ce muscle montre certains signes de fatigue. Au même titre par exemple, que les jambes qui souffrent de courbatures ».

Une bonne préparation : la clé du succès

Pour les scientifiques, le facteur primordial pour bien aborder un marathon reste la préparation. « Un tel challenge ne s’improvise pas. Quel que soit son âge, il convient surtout d’être entraîné comme il se doit en fonction de l’objectif fixé », insiste le Pr Carré.

Et la visite préventive chez le médecin traitant ? « Rien n’oblige un jeune coureur de moins de 35 ans, sans facteur de risque (antécédents cardiovasculaires spécifiques, tabagisme, surpoids, diabète, hypertension…) à se rendre chez son généraliste avant d’aborder son premier marathon. En revanche, un débutant plus âgé qui présente des facteurs de risque devra consulter. Au médecin ensuite de statuer sur l’intérêt de le diriger vers un cardiologue et de lui prescrire un test d’effort ».

Le Pr Sanjay Sharma est du même avis. Il remet également en perspective le fait « que le risque de mort subite reste très faible sur un marathon. Huit décès pour une cause cardiaque ont été recensés sur la course de Londres, au cours des 30 dernières années. Soit sur un total de 750 000 compétiteurs. Et dans tous les cas ces personnes présentaient des facteurs de risques cardiovasculaires ».

  • Source : De notre envoyé spécial au Congrès de la société européenne de Cardiologie (ESC), Stockholm, 28 août – 1er septembre 2010

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