Masques FFP2 vs chirurgicaux : quelles différences ?
02 février 2022
Pour les patients immunodéprimés, les masques FFP2 sont désormais délivrés gratuitement en pharmacie à condition de présenter une ordonnance. Quelles différences présentent ces dispositifs de protection avec les masques chirurgicaux aujourd’hui portés dans les cas où aucun facteur de risque n’existe.
Les masques FFP2 prescrits puis délivrés gratuitement en pharmacie : voilà ce dont bénéficient désormais tous les patients immunodéprimés*. Un arrêté pris par le gouvernement ce 2 février pour ces patients qui n’atteignent pas souvent une immunité suffisante malgré la vaccination.
Chaque patient concerné et muni de son ordonnance se verra délivré « 20 masques pour deux semaines ou (…) 50 masques pour cinq semaines ». Objectif : bénéficier d’une protection maximale alors que leur système immunitaire aurait du mal à se défendre contre une contamination par le SARS-CoV-2. Et l’enjeu est de taille : après les patients non vaccinés, les patients immunodéprimés sont les plus nombreux dans les services de réanimation et de soins intensifs. Cette mesure s’avère aussi pertinente face à l’inefficacité de certains anticorps monoclonaux contre Omicron, des traitements prescrits aux patients immunodéprimés en prévention d’une forme grave de Covid-19.
Quel avantage à porter un masque FFP2 ?
Jusqu’ici la seule distribution gratuite en officine de protection concernait les masques chirurgicaux, aux personnes positives à la Covid-19 et à celles déclarées cas contact. Mais quelles différences entre ces deux masques ?
Le masque chirurgical permet d’éviter « lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles », décrit le Ministère des Solidarités et de la Santé. Sa première indication est celle du port par une personne contagieuse « dès les premiers symptômes, pour prévenir la contamination de son entourage et de son environnement. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air », complète l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Le port de ce dernier permet tout de même de limiter le risque de contagion pour les personnes saines qui le portent (80% des aérosols filtrés de taille moyenne 0,6 µm). Mais le masque FFP2, dispositif d’usage chez les professionnels de santé, doté d’une fonction filtrante, le permet dans des proportions supérieures (94% des aérosols filtrés de taille moyenne 0,6 µm) car le mécanisme est différent : « il est destiné à protéger le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Il le protège a fortiori aussi contre le risque de transmission par gouttelettes. »
Le masque ne suffit pas !
Petit rappel de la part du Haut conseil de la santé publique : porter un masque c’est bien, bien porter un masque c’est mieux ! « L’efficacité et la performance de protection (filtration) des masques, quels qu’ils soient, sont étroitement dépendantes de la constance du port, de l’ajustement au visage et de la qualité du port couvrant impérativement le nez, la bouche et le menton », déclare en effet l’instance.
Autre point, aucune mesure isolée ne suffit à limiter le risque de propagation du SARS-CoV-2. « Le masque ne peut à lui seul réduire le risque de transmission ; il constitue une mesure parmi l’ensemble des mesures de protection à respecter (vaccination, hygiène des mains, ventilation des locaux, distanciation sociale, etc.). »
A noter : quid des masques en tissus ? « Le peu d’études scientifiques sur les performances de filtration des masques en tissu montrent une efficacité de filtration inférieure à celle des masques chirurgicaux », décrit l’INRS.
*en lien avec des origines génétiques ou acquises (maladies comme le VIH/SIDA, la leucémie, le lymphome ou des patients ayant bénéficié d’une greffe rénale ou pulmonaire), mais aussi un traitement pouvant entraîner une baisse de l’immunité (ex : médicaments immunosuppresseurs prescrits contre certaines tumeurs)
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Source : Journal officiel électronique authentifié n° 0027 du 02/02/2022 – Fiche memo « Les différents types de masques », Ministère des Solidarités et de la Santé - Haut conseil de la santé publique - Institut national de recherche et de sécurité
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet