Médecine nucléaire : vers une pénurie de technétium

25 février 2014

En matière d’imagerie médicale, certains examens nécessitent des éléments radioactifs pour être réalisés. L’un de ces éléments incontournables est le technétium 99m (99mTc), largement utilisé en médecine nucléaire, notamment dans les scintigraphies. L’Académie nationale de médecine met en garde contre une pénurie à venir.

Pour de nombreux examens de médecine nucléaire, l’utilisation du technétium 99m (99mTc) est impérative. Or une pénurie est prévisible, à court terme, selon l’Académie nationale de médecine. « Au niveau mondial, la production [de cet isotope radioactif] n’est assurée que par 9 réacteurs », explique la Docte Assemblée. « Tous ont plus de 43 ans d’âge et connaissent des arrêts, planifiés ou non, de plus en plus longs et de plus en plus fréquents. »

En France, « l’autorisation de fonctionnement du réacteur Osiris court jusqu’en fin 2015 et le réacteur Jules Horovitz du CEA, qui doit le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020. » De son côté, « le réacteur canadien NRU doit cesser son activité en octobre 2016, et le réacteur belge BR2 doit être en maintenance pendant dix-huit mois en 2015-2016. » Résultat, « une période de pénurie pourrait survenir en 2015-2020, avec une période critique de 2016 à 2018 », insiste l’Académie.

Un élément radioactif irremplaçable

« Actuellement, près de 75% des examens scintigraphiques utilisent le 99mTc [en] oncologie, cardiologie, neurologie, endocrinologie, rhumatologie, pneumologie, néphrologie, urologie, gynécologie », indique l’Académie nationale de médecine. « Ils apportent des renseignements fonctionnels et métaboliques qu’aucune autre technique d’imagerie ne peut fournir. »

D’autres examens médicaux nécessitent eux aussi impérativement l’utilisation de cet isotope. C’est le cas de « la détection du ganglion sentinelle, pratiquement systématique lors du traitement chirurgical de patientes atteintes de cancer du sein », rappelle-t-elle. Mais aussi de « la recherche d’embolie pulmonaire chez la femme enceinte, dans un contexte qui met en jeu le pronostic vital de la mère et de l’enfant ».

Comme aucune substitution n’est possible, une pénurie durable aurait des conséquences graves pour les dizaines de milliers de patients.

  • Source : Académie nationale de Médecine, 18 février 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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