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Lors d’une séance de zoothérapie, la personne âgée fait travailler sa mémoire en tentant de nommer les parties du corps du chien. ©Destination Santé
Importée du Québec, la zoothérapie peine à se faire une place en France. Pratiquée auprès des personnes âgées pour améliorer leur autonomie, elle n’est à ce jour pas reconnue comme une thérapie. Les précisions du Dr Laure Jouatel, médecin coordinateur au Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) à Rennes.
En France, certaines maisons de retraite proposent des séances de zoothérapie. Il s’agit d’un travail moteur et cognitif guidé par un médiateur. Celui-ci incite le patient à travailler sa mémoire en apprenant, par exemple, à placer les différentes parties du corps du chien. Mais aussi à se déplacer en caressant l’animal pour réveiller des articulations parfois endolories. Autant de symptômes liés à l’âge, souvent traités par des ordonnances … à rallonge. A tel point qu’en moyenne, un résident consomme 9 médicaments chaque jour.
« Pour éviter au maximum les interactions médicamenteuses, il faut miser sur la complémentarité des différentes thérapies, le médicament ne constituant qu’un des éléments de ces dernières », rappelait pourtant le Dr Philippe Verger dans son rapport « La politique du médicament en Ehpad ».
La médiation animale pourrait-elle venir en complément des médicaments ?
Laure Jouatel : L’idée de la médiation animale n’est pas de guérir les symptômes liés à la vieillesse, mais de permettre au résident de mieux vivre avec. On voit cependant beaucoup de personnes, incapables de se nourrir seules ou de se lever, y parvenir après quatre mois de zoothérapie. Par ailleurs, nous avons réduit de 30 % la prescription de neuroleptiques via la médiation animale associée à d’autres thérapies non médicamenteuses.
Quel(s) obstacle(s) empêchent de reconnaître cette approche comme une thérapie ?
L.J : Les travaux officiels manquent en France. A ce jour, les impacts moteur, cognitif et psychoaffectif ne font l’objet d’aucune étude. Ces étapes sont pourtant essentielles afin d’évaluer les bénéfices de cette pratique, reconnue comme thérapie non-médicamenteuse au Québec depuis une dizaine d’années.
Comment évaluer les progrès des patients bénéficiant de la médiation animale ?
L.J : Dans les maisons de retraite, un référent assiste aux séances de zoothérapie afin d’observer les gestes pratiqués par le médiateur. L’enjeu étant de s’en imprégner pour les appliquer au quotidien. Marcher, se nourrir, se laver, de la prévention des chutes à la lutte contre la dénutrition en passant par le besoin d’intimité, il s’agit de rendre aux résidents le plus d’autonomie possible. Détendre ses mains, contracter son avant-bras, garder les jambes stables, tous ces mouvements répétés au quotidien permettent par ailleurs de limiter la fonte musculaire provoquée par les médicaments.
Source : Interview téléphonique du Dr Laure Jouatel, médecin coordonateur en Ehpad (Grand Ouest)
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon
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