Médiator® : et maintenant, la fibrose pleurale ?

10 mai 2016

Une nouvelle pathologie pourrait être provoquée par le Médiator®. Une enquête de pharmacovigilance menée par l’ANSM a en effet permis d’identifier la prise de benfluorex comme « une cause médicamenteuse possible mais rare de fibrose pleurale ». Le collège indépendant d’experts étudie actuellement la possibilité d’intégrer cette pathologie dans la liste des maladies relevant d’une indemnisation des victimes.

L’enquête menée par l’ANSM couvre la période allant du début de la commercialisation du benfluorex en 1974 au 31 mars 2015. Une période au cours de laquelle, onze cas de fibrose pleurale ont été rapportés chez des patients exposés à la molécule. « Ce constat est en faveur d’une participation possible mais rare du benfluorex dans la survenue d’une atteinte pleurale », conclut l’agence.

Sur la base de ce nouveau signal, elle a sollicité l’avis de la Société de pneumologie de langue française (SPLF). Objectif, « établir des recommandations dans le suivi des patients ayant été exposés » à ce médicament. La réponse de la SPLF est la suivante : « Il n’est pas nécessaire de réaliser un dépistage systématique chez les patients asymptomatiques ayant pris du benfluorex compte tenu de la rareté de l’atteinte pleurale observée sous ce [traitement] et du délai d’apparition de cette atteinte (environ 3 ans après la prise du traitement) ».

En outre, « les patients suivis dans le cadre d’une exposition au benfluorex qui présenteraient des symptômes respiratoires comme un essoufflement, une gêne respiratoire, une douleur thoracique augmentée à l’inspiration (douleurs pleurétiques) ou des anomalies à l’imagerie thoracique doivent consulter un pneumologue ». Lequel pourra « décider de la réalisation d’examens complémentaires (une radio pulmonaire avec un scanner thoracique) si besoin ». Parallèlement, « les autres causes de fibrose pleurale devront être éliminées ». La principale étant l’exposition à l’amiante.

A noter : la fibrose pleurale correspond à l’apparition d’un épaississement de la plèvre. Elle s’accompagne très souvent d’une gêne respiratoire et de douleurs.

  • Source : ANSM, 9 mai 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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