Médicament : l’administration besogne…

11 juillet 2003

Discrètement publiée à Pâques et partiellement retoquée… à la Trinité, la liste des médicaments au remboursement diminué pour cause de service médical rendu (SMR) insuffisant renaîtra de ses cendres dans les prochaines semaines.

Ainsi la torpeur estivale va-t-elle rejoindre la trêve pascale au panthéon des légendes sans fondement. Le ministre de la santé, mortifié à juste titre de voir le Conseil d’Etat réformer l’une de ses décisions pour vice de motivation, a sommé la Commission ministérielle de la Transparence de se remettre à l’ouvrage. Et pas qu’un peu !

Jean-François Mattéi a demandé que tous les avis formulés en 1999 à la demande de Martine Aubry lors de la réévaluation du SMR soient reformulés « dans le sens d’une plus grande rigueur » Pas d’une plus grande sévérité non, mais bien d’une plus grande rigueur intellectuelle. D’un plus grand sérieux, quoi… Il n’est pas commun qu’un ministre reconnaisse que son administration s’est appuyée dans son travail, sur des avis lacunaires. C’est déjà changement, mais ce n’est pas tout.

En premier lieu les choses vont aller vite. Les avis réformés devraient être connus pour la promotion du 14 juillet… Et l’on n’en restera pas là. Les choses – toujours elles… – vont changer. A commencer par la fameuse Commission de la transparence, renouvelée et réformée dans sa composition comme dans son fonctionnement. Fin juillet ses membres seront renouvelés en accordant « une plus large place aux cliniciens ». Donc à ceux qui prescrivent les médicaments, et sont théoriquement fondés à savoir s’ils sont utiles ou non. A partir de là, le ministre attend de cette commission revue et corrigée qu’elle fonctionne avec « une transparence accrue des procédures qu’elle suit et une définition plus précise des critères qu’elle applique » C’est le moins qu’on puisse espérer, même si c’est aujourd’hui très loin d’être le cas !

Cela étant le gouvernement n’a pas changé d’idée. Et d’ailleurs le pourrait-il ? Les médicaments concernés devront à terme ne plus être remboursés. Ce qui ne signifie pas « moins remboursés » mais « plus remboursés… du tout »… Et le ministre prévoit de procéder en 3 étapes : « en 2003 les produits dont l’utilisation est médicalement non souhaitable, en 2004 (ceux) qui relèvent d’un choix d’automédication et en 2005 les produits médicalement peu efficaces mais pour l’heure sans alternative thérapeutique. » Allez, ne vous inquiétez pas et bronzez tranquilles : nous y reviendrons…

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