Médicament : un effet indésirable sur trois serait évitable

16 mai 2003

Pratiquement 38% des accidents thérapeutiques pourraient être évités… rien qu’en utilisant mieux les médicaments. Une étude présentée récemment devant l’Académie de Médecine laisse en effet songeur quant à nos comportements vis-à-vis du médicament.
Elle souligne que ce n’est pas le médicament lui-même qui provoque les accidents, mais plutôt son mauvais usage… Le Pr Patrice Queneau et plusieurs collègues de l’APNET (Association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique) ont analysé les motifs d’admission de près de 2 000 patients dans une dizaine de services d’urgence.

Seuls ont été retenus 1 562 patients qui avaient pris au moins un médicament dans la semaine précédente. Et sur ces derniers, 21% avaient précisément été amenés à l’hôpital par un effet indésirable médicamenteux ! Notons que la fréquence et la gravité des effets secondaires paraît augmenter en fonction directe de l’âge. Par ailleurs, la probabilité de voir apparaître un effet secondaire augmente avec le nombre de médicaments prescrits simultanément, à tel point que le nombre moyen de médicaments chez les patients victimes d’effets indésirables est de 5,17 contre 3,82 chez les autres.

Les troubles les plus fréquemment observés ont été d’ordre digestif (16,2% des cas), neurologiques (15,9%), cardio-vasculaires ou à type de malaises (14,9%). Enfin les médicaments les plus souvent incriminés ont été les psychotropes (20,5%), les médicaments cardio-vasculaires (15,4%), les antalgiques et anti-inflammatoires non-stéroidiens (13,9%). Diurétiques (11,7%) et anticoagulants (9,3%) ont fermé la marche.

  • Source : Académie nationale de Médecine, avril 2003

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