Médicaments contre le rhume : vers des usages moins dangereux
31 janvier 2020
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Dolirhume, Actifed, Humex… nous connaissons tous ces médicaments contre le rhume délivrés sans ordonnance. Mais ces vasoconstricteurs peuvent être dangereux pour la santé cardiovasculaire et neurologique. Des cas « rares mais graves », rappelle l’ANSM qui publie une série de recommandations visant la sécurité maximale du patient.
Les médicaments de type Dolirhume, Actifed, Humex ou encore Nurofen rhume et Rhinadvil ont un point commun. Utilisés pour décongestionner le nez, ils appartiennent tous à la classe des vasoconstricteurs, et présentent un risque d’effets indésirables. Les complications les plus fréquentes, « rares mais graves », déplore l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sont d’ordre cardiovasculaires (infarctus du myocarde, tension artérielle élevée, convulsion…) et neurologiques (accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique). Des situations de mésusage sont aussi fréquemment rapportées. Selon l’ANSM, les molécules prises « sous forme de comprimés et à base de pseudoéphédrine » sont particulièrement concernées.
L’ANSM rappelle que le rhume ne nécessite pas toujours la prise de médicaments. Ce petit trouble guérit spontanément dans la majorité des cas en 7 à 10 jours. « Le traitement par un vasoconstricteur est à réserver en seconde intention en cas de non-soulagement des symptômes », rappelle-t-elle.
Alors que faire si l’on a un rhume ?
Voici la marche à suivre : « humidifiez l’intérieur de votre nez avec des solutions de lavage adaptées : sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou d’eau de mer – Buvez suffisamment – Dormez la tête surélevée – Veillez à maintenir une atmosphère fraiche (18-20°C) et aérez régulièrement les pièces. » Evitez en revanche « les climatiseurs qui déshumidifient l’air et assèchent les muqueuses nasales, de fumer et respirer la fumée des autres ».
Demandez conseil à votre pharmacien si ces gestes ne suffisent pas à apaiser les symptômes. Si vous prenez un vasoconstricteur, ne le consommez pas plus de 5 jours, et jamais en association avec « un autre médicament contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de la cétizirine » : les vasoconstricteurs sont le plus souvent déjà « associés à un antalgique (paracétamol, ibuprofène) ou à un antihistaminique (cétirizine) ».
A noter : chez la femme enceinte, les vasoconstricteurs sont contre-indiqués car cette molécule s’avère dangereuse pour le bébé. Et chez la femme allaitante, ces molécules nécessitent un avis médical.
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Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 30 janviers 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet