Médicaments contrefaits : « coup de filet » mondial
30 septembre 2011
Une prise d’envergure dans le trafic de médicaments contrefaits. Voilà ce qu’ont réalisé Interpol et l’Organisation mondiale des douanes, dans le cadre d’une opération menée à l’échelle internationale. Tout juste 2,4 millions de cachets contre les troubles de l’érection, d’anabolisants et autres stéroïdes vendus sur Internet ont été saisis par les autorités pour une valeur de 4,6 millions d’euros. Les douanes françaises à elles-seules ont découvert un peu moins de 110 000 médicaments de contrebande sur le territoire national.
Pangea IV. C’est le nom de la 4e campagne de ce type menée sur Internet pour soutenir l’action du Groupe spécial international anti-contrefaçon de produits médicaux (IMPACT) entre le 20 et 27 septembre. « Cette opération d’envergure mondiale a focalisé son action sur les fournisseurs d’accès Internet, les systèmes de paiement et les services de messagerie qui constituent les trois principaux vecteurs utilisés par les sites commercialisant des médicaments illicites et dangereux », indiquent les autorités françaises. Dans l’Hexagone, 109 700 médicaments de contrebande ont été saisis, parmi lesquels 90 000 à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle.
Sur les 171 sites Internet illégaux de vente de médicaments identifiés au niveau mondial, 12 ont été démantelés en France. Dans la foulée, 55 arrestations de trafiquants ont été réalisées dans le monde entier. « L’infraction principalement retenue est l’exercice illégal de la profession de pharmacien ». Pour se procurer des médicaments dans un cadre légal et sécurisé, « seul le circuit des pharmacies d’officine est régulièrement contrôlé par les autorités sanitaires », rappelle l’AFSSaPS.
Plus de la moitié des médicaments saisis étaient des spécialités promettant de traiter les troubles de l’érection. Régulièrement signalés par le ministère canadien de la Santé, ces produits vendus sur la toile contiennent souvent du sildénafil. « En achetant sur Internet, les consommateurs s’exposent à recevoir des médicaments dont la qualité n’est pas garantie, dont la provenance et les circuits empruntés sont inconnus et dont le rapport bénéfice/risque n’est pas évalué. Ils peuvent contenir des substances actives non-mentionnées, ou à des teneurs déficitaires, être périmés ou altérés », soulignent les participants français à l’opération.
Si cette dernière est un succès, elle montre également l’attraction exercée par ce commerce auprès de nombreux consommateurs. En effet, les saisies douanières sont en augmentation de plus de 21% par rapport à l’opération précédente, l’année dernière. Et ce, alors même que l’Organisation mondiale de la Santé estime que « 50% des médicaments vendus sur Internet seraient des contrefaçons ».
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Source : AFSSaPS, Office central environnement santé publique et Douanes, 29 septembre 2011 ; Interpol, 29 septembre 2011