Médicaments frelatés : des centaines de morts chaque année

19 février 2001

Trente enfants tués en Inde par un sirop contre la toux contaminé par… du diéthylène-glycol, matière première de nombreux antigels.
Dans son dernier numéro, le Bulletin de l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle que « durant les 15 dernières années, plusieurs centaines de patients dont beaucoup d’enfants sont morts (…) intoxiqués par des médicaments contaminés au diéthylène-glycol ».

La contrefaçon pharmaceutique réalise un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars par an. Pour Gérard Peyrat, un industriel français, « dans la rue, elle saute aux yeux. Dans certains pays, vendeurs et vendeuses déambulent avec des bassines pleines de médicaments. Et c’est un problème majeur de santé publique. »

Or le phénomène prend de l’ampleur. En Afrique noire, en Inde, en Extrême-orient, en Haïti… La solution passe par le tarissement du marché. Pour y parvenir, il est indispensable de rendre les médicaments génériques plus accessibles. Car, insiste Gérard Peyrat, « avec 20 000 francs CFA par mois ( 200 francs français, ndlr), il est difficile de se traiter. Nous devons offrir les médicaments les plus accessibles. Et surtout convaincre le public de se soigner dans des structures officielles, et non dans la rue ou sur le marché. »

A condition que ces génériques soient fabriqués selon les normes internationales. Et distribués dans les circuits officiels, et pas au terme de collectes plus ou moins bien organisées dans les pays nantis. Car sinon, comment éviter la réédition de ces drames ? Car même si les médicaments génériques « sont actuellement le seul moyen de rendre les médicaments essentiels financièrement accessibles a la plus grande partie de la population mondiale, la qualité, l’efficacité et l’innocuité ne doivent en aucun cas être sacrifiées », souligne l’OMS.

  • Source : Bulletin de l’OMS, février 2001

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