Mélanome : le vaccin personnalisé à l’essai

27 janvier 2021

Après les vaccins à ARNm, voici le « vaccin personnalisé contre le cancer ». Cette nouvelle approche thérapeutique est actuellement testée aux Etats-Unis contre certains cancers. Elle serait prometteuse pour réduire le risque de récidive du mélanome.

C’est une technique très récente, qui s’inscrit dans le cadre de l’immunothérapie (où comment exploiter le système immunitaire pour éliminer les cellules cancéreuses). Si le « vaccin personnalisé contre le cancer » n’en est qu’à ses balbutiements, il suscite un espoir énorme. Témoin, cet essai clinique de phase I, soit la toute première étape des essais cliniques, dont les résultats sont publiés dans Nature Medicine.

Menée par des chercheurs américains* spécialistes du cancer, cette étude porte sur un échantillon de huit patients. Ceux-ci ont subi une intervention chirurgicale pour un mélanome avancé présentant un risque élevé de récidive. Environ quatre mois après l’opération, ils ont été traités avec NeoVax, le fameux « vaccin personnalisé contre le cancer ».

Un mode d’action particulier

Ce vaccin est constitué d’épitopes, des morceaux de protéines qui se détachent de la surface des cellules et servent de signaux au système immunitaire. Dans le vaccin NeoVax, ces épitopes proviennent de protéines anormales sur les cellules tumorales ; elles avertissent l’organisme que la cellule est cancéreuse et doit être détruite. Autrement dit : ce vaccin agit en ciblant des protéines spécifiques sur les cellules tumorales de chaque patient.

Quatre ans en moyenne après l’injection du vaccin NeoVax, les huit patients étaient toujours en vie. Six ne présentaient plus aucun signe de maladie active. Les analyses des cellules de leur système immunitaire stimulées par le vaccin ont montré qu’elles avaient gardé en mémoire les épitopes cibles initiaux, mais aussi d’autres épitopes liés au mélanome.

Pour résumer : quatre ans après injection, la réponse immunitaire déclenchée par le vaccin semblait rester robuste et efficace, en offrant une protection continue contre la maladie et en gardant les cellules cancéreuses sous contrôle. Pour les auteurs de l’étude, c’est la preuve que cette voie doit continuer à être explorée.

* Dana-Farber Cancer Institute, Brigham and Women’s Hospital, Broad Institute of MIT and Harvard

  • Source : Nature Medicine, InfoVac, consultés le 21 janvier 2021

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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