Mélanome : l’immunothérapie gagne du terrain

11 décembre 2018

La prise en charge du mélanome évolue favorablement depuis quelques années. En particulier dans sa forme précoce. L’immunothérapie peut désormais être envisagée en traitement adjuvant suite au retrait de la tumeur par chirurgie, pour des patients à haut risque de récidive. Les explications du Dr Nicolas Meyer, oncologue au CHU de Toulouse.

Le mélanome, voilà un cancer qui ne cesse d’augmenter dans notre pays. « En 2011, nous avions recensé 11 000 cas en France. En 2017, ce chiffre a grimpé à 15 000 », explique le Dr Nicolas Meyer. « Certes, au niveau de la mortalité, nous avons fait de réels progrès grâce aux nouveaux traitements d’immunothérapie. Il n’empêche que malgré les nombreux messages de prévention, l’exposition solaire dite récréative reste à un niveau trop élevé. »

Qu’est-ce qu’un mélanome ? « Il s’agit d’un cancer cutané qui se développe à partir des mélanocytes. Autrement dit les cellules responsables de la fabrication de la mélanine, pigment qui joue un rôle physiologique extrêmement important. C’est en effet la mélanine qui nous protège des rayonnements ultra-violets (UV) responsables du développement de cancers de la peau. »

En matière de prise en charge, les traitements dits d’immunothérapie ont permis de réaliser des progrès considérables ces dernières années. Notamment dans les stades avancés (c’est-à-dire avec présence de métastases) du mélanome. Aujourd’hui, de nouvelles approches thérapeutiques voient le jour pour les stades plus précoces du mélanome.

« Il s’agit de mélanomes débutants mais présentant un mauvais pronostic », souligne le Dr Nicolas Meyer.

Un traitement en adjuvant pour éviter les récidives ?

L’immunothérapie peut ainsi être envisagée en adjuvant. « C’est un traitement qui vient compléter la prise en charge du mélanome, non plus dans l’objectif de contrôler la maladie évolutive, mais dans l’objectif de réduire le risque de récidive une fois que le cancer a été retiré par chirurgie. Il est important de rappeler une chose : quand on est confronté à une tumeur, le principal souci ce n’est pas le cancer, c’est la récidive. Aujourd’hui nous disposons donc de traitements adjuvants qui visent à réduire ce risque. »

En conclusion, le Dr Meyer tient à préciser un point important. « Si aujourd’hui nous ne pouvons pas utiliser le terme de guérison, l’arrivée de l’immunothérapie nous a permis d’obtenir des rémissions de longue durée chez certains patients. »

Plus d’informations sur l’immunothérapie sont disponibles sur le site http://www.immuno-oncologie.fr/.

  • Source : Interview du Dr Nicolas Meyer, novembre 2018

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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