Même avec du mercure, vive le poisson!

C’est la conclusion d’une enquête sans précédent menée aux Seychelles et publiée par le JAMA . Financé par les Instituts nationaux de la Santé et la Food and Drug Administration des Etats-Unis ainsi que le gouvernement Seychellois, ce travail devait déterminer si le mercure des poissons de grande pêche représente un danger. Selon l’OMS nous pouvons ingérer sans risque jusqu’à 30 microgrammes de mercure par jour. L’Agence fédérale américaine de l’environnement souhaite ramener ce seuil à 6 microgrammes/jour, retirant ainsi du marché une part importante des produits de grande pêche. Parmi ces derniers la plupart des grands prédateurs et poissons pélagiques comme l’espadon, certains saumons sauvages et le thon.

L’enjeu sanitaire est d’importance. A fortes doses le mercure détruit les neurones. Il provoque des troubles de la vision et même la cécité. Il perturbe la coordination motrice et l’élocution et certaines intoxications peuvent être mortelles. L’enquête a porté sur 779 enfants nés en 1989, soit la moitié des naissances de l’année! Ses résultats ont été formels. Selon le Pr. Thomas Clarkson, spécialiste de l’environnement à la Rochester University, «aucun effet négatif n’a été observé sur ces enfants qui, pendant les 9 années où ils ont été suivis, ont consommé chaque semaine 12 repas de poisson, comme tous les Seychellois. De nombreux rapports scientifiques de toutes origines ont montré le rôle protecteur joué par le poisson vis-à-vis du système cardio-vasculaire. On sait également qu’il favorise le développement intellectuel avant et après la naissance. On ne saurait renoncer à ces avantages au nom de risques très surestimés ». L’enjeu sanitaire est d’importance.

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  Source : Journal of the American Medical Association, 26 août 1998.