Méningite B : le vaccin pour qui ?
24 avril 2015
©Phovoir
Parmi les différents sérogroupes de méningite, la B est la plus répandue en France. En 2013, elle concentrait ainsi 58% des cas d’infections invasives à méningocoque. A l’occasion de la journée mondiale qui se tient ce 24 avril, le point sur cette maladie parfois mortelle et qui peut être prévenue par la vaccination.
Les méningites de type B sont à l’origine de 20 à 40 décès chaque année dans notre pays. Parmi les survivants, un sur cinq vont souffrir de séquelles extrêmement graves et invalidantes, comme des amputations, des atteintes neurologiques…
Depuis fin 2013, un vaccin, le Bexsero est disponible en France. Les autorités sanitaires ont cependant choisi de ne pas généraliser la vaccination à tous les nourrissons. A l’inverse des Anglais qui viennent de décider d’immuniser l’ensemble de cette population. Pour le Dr Marie-Aliette Dommergues, pédiatre au centre hospitalier de Versailles, « ce choix français peut s’expliquer. Nous ne disposons pas de toutes les données sur la durée. Nous ne savons pas encore très précisément pendant combien de temps ce vaccin protégera. Les autorités françaises attendent les résultats des Anglais. Nous avons toutes les chances de penser que ce vaccin va fonctionner ». Mais le fait d’attendre les résultats anglais retardera d’au moins 5 ans la mise en place de la vaccination de routine en France.
De son côté, le Collectif Ensemble contre la méningite souhaite que « la politique vaccinale contre la méningite se renforce afin de diminuer et d’éliminer tout risque de nouveaux cas dans les mois et les années qui viennent ». Pour le moment le Haut Conseil de Santé publique (HCSP) réserve la vaccination et donc sa prise en charge aux populations les plus à risque. « Il s’agit de patients qui présentent des déficits immunitaires et notamment des personnes qui ont une asplénie anatomique ou fonctionnelle. Autrement dit des malades à qui on a enlevé la rate ou dont l’organe en question ne fonctionne pas bien », explique le Dr Dommergues.
Vacciner les drépanocytaires
C’est le cas des personnes souffrant de drépanocytose. Affectant un enfant pour 1 900 naissances, cette maladie génétique est la plus fréquente en France. Elle se manifeste par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d’infections. Dont les méningites. Jenny Hippocrate est présidente de l’Association pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose. « Les drépanocytaires sont plus sensibles aux infections car leur rate ne peut pas bien assurer le rôle de défense anti-infectieuse. D’où la nécessité de la vaccination contre les infections invasives à méningocoques ».
Pour cette population, le vaccin est donc remboursé. Tout comme pour les greffés de cellules-souches hématopoïétiques. En revanche et alors qu’ils doivent également être immunisés contre les méningites A, C, W, Y, les populations à risque ne bénéficient pas de la prise en charge des vaccins contre ces différents sérogroupes. Enfin, en cas de situation épidémique ou de grappe de cas, « l’Agence régionale de Santé peut décider de vacciner ».
Aller plus loin : http://ensemblecontrelameningite.org/
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Source : Interview du Dr Marie-Aliette Dommergues, 20 avril 2015 – Interview de Jenny Hippocrate, 20 avril 2015
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon