Méningites B : des drames évitables
06 février 2014
La méningite à méningocoque de type B fauche trop de jeunes vies ©Phovoir
Trop de nourrissons en France, décèdent d’une méningite à méningocoque B. Des drames qui montrent à quel point il est important de sensibiliser les parents aux premiers signes de cette infection… et à l’existence d’un vaccin.
Mi-janvier, une petite fille de deux ans résidant à Albert, dans la Somme, a été victime d’une méningite foudroyante. Début décembre déjà, un nourrisson de 6 mois perdait la vie en quelques heures au CHU de Brest. Diagnostic dans un cas comme dans l’autre, une méningite à méningocoque de type B.
Chaque année, près de 600 cas d’infection invasive à méningocoque –dans la plupart des cas des méningites – sont enregistrés dans notre pays. La majorité est due au méningocoque de type B. Lequel peut avoir des conséquences dramatiques. Le Pr Jean-Christophe Mercier, chef du service des urgences pédiatriques à l’hôpital Robert Debré de Paris, rappelle que « chez les nourrissons, plus de 80% des méningites sont dus au méningocoque B. » Il est donc essentiel que les parents connaissent les signes révélateurs de la maladie. « Il existe deux formes d’infections à méningocoque. Pour la première, l’enfant sera fiévreux, ne se sentira pas bien et sera victime de vomissements. L’autre forme est appelée fulminante ; d’où son nom de purpura fulminans. Elle se manifeste par l’apparition sur la peau, de taches violettes ».
Agir le plus vite possible !
Pour les mettre en évidence, il suffit de recourir au test de la vitropression. « Vous prenez un verre et vous l’appuyez sur la peau du malade », explique le Pr Mercier. « Une simple éruption cutanée va disparaître, alors qu’un purpura au contraire, ne s’effacera pas ». En France, 10% des infections à méningocoque B se présentent sous la forme fulminante. Trop souvent, la prise en charge est tardive et ne prend effet qu’à un stade avancé de l’infection. Résultat, « la mortalité des infections à méningocoques, toutes causes confondues, est comprise entre 6% et 10%. Et quand on est confronté à un choc septique, la mortalité atteint 40% », indique Jean-Christophe Mercier. « Si votre enfant présente une forte fièvre, s’il souffre d’intenses douleurs dans les membres inférieurs, s’il respire vite et ne se comporte pas comme à l’habitude, s’il devient irritable ou grognon, avec les extrémités froides, appelez le 15 ! Il doit être immédiatement pris en charge par les services d’urgence et transporté soit aux urgences, soit en réanimation ».
C’est peu dire donc, que l’infection peut évoluer très rapidement et de manière dramatique. D’où l’importance de disposer aujourd’hui d’un vaccin – Bexsero® – qui protège contre près de 85% des souches du méningocoque B. Il est indiqué pour l’immunisation active des nourrissons à partir de 2 mois. Chez les moins de 6 mois, 3 doses et un rappel sont préconisés. Pour les enfants de 6 à 23 mois, un rappel est nécessaire l’année suivante. A partir de l’âge de 2 ans, le vaccin s’administre à raison de 2 doses. Pour les parents qui souhaitent protéger leur enfant, il est possible de recourir – hors remboursement – à ce vaccin. Pour cela, il est indispensable de disposer d’une prescription médicale
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot
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Source : Interview du Pr Jean-Christophe Mercier, décembre 2013 – HCSP, 13 décembre 2013, BEH, 1-2, 7 janvier 2014