Méningites, des vaccins mais pas de vaccination
30 septembre 2014
Contre les méningites B et C, il existe des vaccins. ©Phovoir
Alors que la rentrée scolaire est désormais derrière nous, c’est l’occasion de faire le point sur les vaccinations des plus jeunes. Et plus particulièrement contre les méningites à méningocoques de type B et C.
Début septembre, un cas de méningite est survenu dans une crèche du 18e arrondissement. Mais impossible de savoir s’il s’agissait d’une méningite à méningocoque B ou C. Ce qui traduit une relative opacité en la matière de la part des autorités sanitaires. « Les services hospitaliers n’ont pas envie de diffuser tout ce qui se passe pour éviter d’être confrontés au bruit médiatique », explique le Dr Jérôme Valleteau de Mouillac, pédiatre à Paris. L’information ne doit peut-être pas venir en direct des services hospitaliers mais force est de constater que personne ne souhaite communiquer.
Et pourtant de nombreux messages pourraient s’avérer utiles. D’une part pour rassurer les parents dès lors que survient un cas dans une crèche ou une école. Et d’autre part pour informer sur les symptômes évocateurs d’une méningite. Car il s’agit d’une véritable urgence médicale qui peut s’avérer fatale dans 10% des cas et nécessite une intervention extrêmement rapide auprès du centre 15.
Le Dr Jérôme Valleteau de Mouillac évoque également le risque de contagion dans les crèches. « Les cas qui surviennent au contact d’un enfant infecté sont heureusement rares. En effet, à partir du moment où il y a un cas dans une collectivité, des traitements prophylactiques sont administrés ». Au-delà d’une intervention immédiate et individuelle, cela pose aussi la question de la possibilité d’une prévention plus large et à plus long terme.
Quid de la vaccination ?
Pour les méningites B et C, nous disposons aujourd’hui de vaccins. Mais selon le Dr Jérôme Valleteau de Mouillac, « la France est un pays qui n’est pas bon dans le domaine de la couverture vaccinale. C’est le cas pour le vaccin contre la méningite C, pour lequel il existe des recommandations de vaccination en population générale. Or nous sommes très en retard, le nombre de cas ne diminue pas en raison d’une faible couverture vaccinale. En Irlande et en Angleterre par exemple, les méningites de type C ont quasiment disparu ! »
Pour la méningite à méningocoque de type B, le problème est très différent. « Il y a un vaccin efficace et disponible depuis presque un an. Mais il ne fait l’objet d’aucune recommandation en population générale par le Haut Conseil de Santé publique. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, si les parents veulent vacciner leurs enfants, c’est en général à leur frais, sachant que quelques mutuelles intelligentes prennent en charge le vaccin. Nous sommes face à un problème de santé publique. A l’inverse encore une fois, les Britanniques ont mis en place une politique plus offensive, en diffusant le vaccin de manière gratuite pour tous les nourrissons ». Faudrait-il s’en inspirer ?
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Source : Interview du Dr Jérôme Valleteau de Mouillac, 17 septembre 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon