Ménopause : un lien entre traitements hormonaux et cancer de l’ovaire ?

02 octobre 2015

Le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM) augmente le risque de cancer de l’ovaire. Même si cette prescription ne dure pas sur le long terme.  « Si un traitement est institué (dans le respect strict des contre-indications)  il doit être le plus court possible », prévient l’Institut national du Cancer (INCa).

A la ménopause, des traitements de synthèse sont prescrits pour pallier la chute hormonale, phase caractéristique marquant la fin de la vie génitale. En plus d’augmenter le risque de cancer de l’endomètre et du sein, cette prescription favoriserait aussi la survenue du cancer de l’ovaire. Même si le médicament n’est administré que sur une courte période. Cette augmentation du risque vaut pour les THM à base d’œstrogènes seuls ou avec une association estroprogestative. Pour s’en assurer, des chercheurs ont passé au crible les résultats d’une méta-analyse portant sur 52 études.

Résultat, parmi les 12 110 femmes ménopausées atteintes d’un cancer de l’ovaire, 55% avaient étaient exposées à un traitement hormonal substitutif pendant 5 ans. Celles sous traitement sur un laps de temps plus court présentent aussi un risque. Selon certains résultats, ce risque de cancer diminue après l’arrêt du traitement, « mais il est encore significatif 10 ans après la fin de la thérapie ».

Une prescription raisonnée. Rappelons qu’en plus du risque de cancer, la prescription hormonale post-ménopause fragilise les femmes sur le plan cardiaque. « Les THM ne sont pas à visée préventive et ne doivent donc pas être prescrits systématiquement », rappelle l’Institut national du Cancer (INCa) à ce sujet. « Ils sont réservés aux femmes qui souffrent de troubles du climatère et dont la qualité de vie est altérée au moment de la ménopause. La dose minimale efficace et une durée la plus courte possible sont préconisées, dans le respect des précautions d’emploi et des contre-indications ».

Par ailleurs, avant toute prescription, l’examen clinique initial et la recherche d’antécédents personnels et familiaux sont indispensables pour apprécier la balance bénéfice-risque d’un éventuel traitement. Au minimum, une visite de contrôle doit être prévue tous les ans pour les femmes sous THM.

  • Source : Prescrire, n°383, septembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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