MERS-CoV : 39 morts et toujours autant d’inconnues
24 juin 2013
Comment se transmet le MERS-CoV? Toujours pas de réponse… ©WHO
Six nouveaux cas d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) ont été rapportés la semaine passée en Arabie Saoudite. A ce jour, il s’agit du pays le plus touché par cette infection qui reste centrée sur la péninsule arabique. La source de l’infection elle, reste toujours inconnue.
Au 23 juin, date de son dernier bilan épidémiologique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a donc recensé 70 cas dans le monde – la majorité a été dans la péninsule arabique – dont 39 mortels. Outre l’Arabie Saoudite qui rapporte 49 cas dont 27 mortels, des infections de ce type ont aussi été constatées dans des pays voisins : Émirats arabes unis, Jordanie et Qatar.
En Europe, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont aussi rapporté des cas, au même titre que la Tunisie en Afrique. « Il s’agissait soit de malades transférés pour recevoir des soins, soit de voyageurs revenant du Moyen-Orient et tombés malades par la suite », indique l’OMS. « Une transmission locale limitée » a donc été constatée dans ces pays.
L’origine de l’infection est toujours l’objet d’investigations dans de nombreux laboratoires mondiaux. Du 20 au 22 juin dernier au Caire (Egypte), des responsables sanitaires de dizaines de pays – dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – se sont réunis sous l’égide de l’OMS. « A ce jour, la source de l’infection mais aussi les modes de transmission restent indéterminés », ont rappelé les experts.
De très nombreuses incertitudes…
Dans un rapport récent, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) rappelle que « différents éléments sont aujourd’hui peu favorables à une origine humaine de ce virus ». La piste animale est alors suivie. Elle conduit pour l’heure aux chauves-souris, notamment celles de type Pipistrellus sp. Des virus « partiellement caractérisés comme génétiquement apparentés au MERS-CoV » y ont été mis en évidence.
L’ANSES poursuit : « les contacts directs entre les chiroptères (des chauves-souris donc, n.d.l.r.) et l’Homme étant peu fréquents, le passage doit sans doute s’envisager préférentiellement au travers de contacts indirects (urine, etc.) ou d’un hôte animal intermédiaire. » Par conséquent, « l’existence d’un autre réservoir animal que les chiroptères, plus fréquemment en contact avec l’Homme que ces derniers, ne peut actuellement être exclu ». Des dromadaires comme évoqués ici ou là ?
Dans son précédent rapport daté du 18 juin, le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) fait part de nombreuses « incertitudes ». Ses responsables ne cachent d’ailleurs plus leur étonnement : « il est très peu commun de constater un tel degré d’incertitudes à ce niveau d’une épidémie »…
Ecrit par : David Picot – Edité par Vincent Roche
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Source : OMS, 23 juin 2013 – ANSES, Avis relatif à « Évaluation de la possibilité du caractère zoonotique du nouveau coronavirus MERS-CoV (NCoV), 24 mai 2013 -