Microbiotes : à la santé de nos bactéries
22 septembre 2017
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Vous souffrez de maux de ventre récurrents ? Vous vous sentez anormalement fatigué-e ou stressé-e ? Vous présentez des allergies ? Voilà autant de bonnes raisons de vous pencher sur vos… microbiotes. De quoi s’agit-il ? Pourquoi et comment les préserver ? C’est justement l’objet d’une campagne d’information et de sensibilisation lancée en ce mois d’octobre par le laboratoire PiLeJe. Son nom ? Ma santé passe par mes microbiotes.
Un microbiote constitue l’ensemble des micro-organismes – bactéries, virus, champignons non pathogènes…- qui vivent dans un environnement spécifique. Il existe ainsi les microbiotes vaginal, buccal, cutané et intestinal. Ce dernier étant « le plus connu », explique le Pr Gabriel Perlemuter, chef de service hépato-gastroentérologie et nutrition à Hôpital Antoine-Béclère (Clamart). Localisé dans l’intestin grêle et le côlon, ce microbiote est l’objet de nombreuses recherches scientifiques. Mais il se caractérise surtout par des mensurations hors-normes : un poids de 1,5 kg et la présence de… 100 000 milliards de bactéries ! Lesquelles sont majoritairement bénéfiques à l’organisme et remplissent de multiples fonctions comme faciliter la digestion et réguler le transit.
Richesse bactérienne
« Nous pouvons quasiment parler d’un organe à part entière », enchaîne le Pr Perlemuter, auteur de l’ouvrage Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien (Editions Solar). Un organe central donc, et en quête permanente d’équilibre. « L’enjeu est d’entretenir une diversité importante du microbiote intestinal et une richesse bactérienne sur les plans quantitatif et qualitatif ». Sinon ? « Son équilibre sera menacé, et par conséquent celui de notre santé et de notre bien-être également. Car le microbiote intestinal joue un rôle important au niveau du développement de notre immunité et de l’interconnexion cerveau-intestin », détaille le médecin.
A tel point qu’un déséquilibre est soupçonné de participer au développement de nombreuses maladies, comme l’obésité, la dépression, les allergies, et la plupart des pathologies digestives. Pour les autres microbiotes, le spectre est tout aussi large : maladies parodontales, vaginoses, allergies, dermatites atopiques…
Préserver l’équilibre
Comme le souligne le Pr Perlemuter, le maintien de cet équilibre au niveau du microbiote intestinal, passe principalement par l’alimentation. « Elle doit être diversifiée avec un apport conséquent de fibres (légumes et légumineuses, fruits…) qui vont en quelque sorte nourrir nos bonnes bactéries. En revanche, le régime de type occidental, enrichi en sucres et pauvres en fibres dégradera notre microbiote ». Au même titre encore qu’une antibiothérapie au long cours.
Le professionnel de santé insiste enfin sur le « véritable contraste entre le rôle important que joue ce microbiote au niveau de notre santé et les faibles ressources thérapeutiques dont on dispose spécifiquement, pour une médecine personnalisée ». Il fait notamment référence aux probiotiques, ces micro-organismes vivants qui exercent des effets positifs sur la santé. A condition toutefois d’être ingérés en quantité suffisante. Informer, sensibiliser sur le microbiote et le rôle des bonnes bactéries, c’est tout l’enjeu de cette campagne nationale Ma santé passe par mes microbiotes. Elle se traduira par des conférences et des animations interactives dans dix villes de France. Pour tout savoir, rendez-vous sur www.microbiotes-sante.fr/événement.
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Source : interview du Pr. Gabriel Perlemuter, 1er septembre 2017
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet