Mon enfant est timide, comment l’aider ?

09 août 2023

Premier séjour loin des parents, nouvelle école à la rentrée…  Voici quelques conseils pour comprendre votre petit timide et l’aider à entrer en relation avec les autres.

Il ne cherche pas la compagnie des autres… Est-ce parce qu’il est timide, ou introverti ? Ces deux notions, souvent utilisées indifféremment dans le langage courant, ne sont pourtant pas similaires. Pour schématiser, l’introversion se manifeste par « l’orientation vers le monde privé interne de l’individu et ses pensées et sentiments intérieurs, plutôt que vers le monde extérieur des gens et des choses », résume l’Association américaine de psychologie (APA).

« Les introvertis sont relativement plus repliés sur eux-mêmes, retirés, réservés, calmes » que les extravertis, et sont parfois timides. Mais ce n’est pas systématique : si l’introversion relève d’un mode de fonctionnement, la timidité, elle, se caractérise par « l’anxiété et l’inhibition dans les situations sociales ». Elle génère des symptômes physiques (palpitations, transpiration, rougissement), la peur d’une évaluation négative par les autres… Et parfois de la souffrance : « les personnes extrêmement timides courent un risque accru de développer des troubles anxieux tels que la phobie sociale », poursuit l’APA.

Poids des mots

Que faire alors lorsqu’un enfant manifeste un certain manque d’aisance et d’assurance dans les rapports sociaux ? Comment l’aider à dépasser sa peur d’aller vers les autres ? En commençant par faire attention à la manière dont vous évoquez cette tendance en présence de l’enfant, répond le pédiatre Arnault Pfersdorff dans son ouvrage, « Vous, parent ».

A force d’entendre des phrases telles que « il est timide, c’est toujours comme ça », ou « il n’ose pas aller vers les autres, il reste dans son coin », l’enfant finit par penser : « mes parents le disent, donc c’est vrai », résume le pédiatre. « Et, peu à peu, il peut chroniciser cette tendance à rester un peu à l’écart, à ne pas se mêler au groupe. Et les choses vont aller en s’aggravant. Le poids des mots est parfois sous-évalué ! ».

Encouragements et confiance

Autre facteur favorisant un repli sur soi qui s’ancre dès le plus jeune âge, l’absence de messages d’encouragement qui conduit à manquer d’une confiance pourtant « indispensable pour avoir une bonne estime de soi ». Ainsi, « si les remarques négatives (‘tu es lent’, ‘articule, on ne comprend pas ce que tu dis’, ‘laisse-moi faire, tu es maladroit, tu ne vas pas y arriver’) l’emportent sur les encouragements (…), alors le lit se fera progressivement d’une construction instable de l’enfant, une sensation de décevoir ‘l’autorité parentale’, de ne pas être à la hauteur ».

Pour aider votre enfant de manière concrète à prendre confiance en lui, évitez également de le « mettre en échec en lui imposant des activités qui ne lui correspondent pas (sport, musique, endurance). Inversement, ne le protégez pas trop, car il pourrait se complaire dans la culture de l’évitement ». Invitez régulièrement des camarades à la maison, « et laissez-les faire, n’intervenez pas en permanence (…) Montrez-lui que vous avez confiance en lui ». Dernier conseil, mais pas le moins important : « ne lui faites jamais de remontrances devant les autres, ce serait l’humilier ».

  • Source : APA - « Vous, parent » du Dr Arnault Pfersdorff (éditions Hatier Parents, août 2022) - Juin 2023

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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