Mondial de Rugby : qu’est-ce qu’une « fracture maxillo-zigomatique » dont souffre Antoine Dupont?
22 septembre 2023
Le capitaine de l’équipe de France de Rugby souffre d’une fracture maxillo-zygomatique après un choc violent reçu au visage jeudi soir face à la Namibie. S’il demeure, pour l’heure dans le groupe France, son avenir dans ce mondial paraît toutefois compromis.
Malgré une démonstration des Bleus contre la Namibie jeudi soir, c’est l’état de santé du capitaine de l’équipe de France qui inquiète. Antoine Dupont est sorti blessé au visage à la 46e minute du jeu, après un choc violent, tête contre tête, face au Namibien Johan Deysel.
Selon un communiqué de la Fédération française de rugby, le demi de mêlée du XV de France souffre d’une fracture maxillo-zigomatique. Toutefois, le mondial de Rugby n’est pas terminé pour lui. Il faudra encore attendre l’avis d’un chirurgien maxillo-facial pour connaître précisément la durée d’indisponibilité du rugbyman. Pour l’heure, Antoine Dupont reste dans le groupe France.
Un œdème volumineux
La fracture maxillo-zygomatique est due généralement à un choc direct sur la pommette, comme cela a été le cas pour Antoine Dupont jeudi soir à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un choc « qui donne un aspect enfoncé et inesthétique de la pommette », note le Centre aquitain de chirurgie maxillo-faciale. L’enfoncement ne se voit pas immédiatement du fait du volumineux œdème au niveau de la pommette. Une fracture de l’os zygomatique, s’accompagne souvent d’une fracture du plancher de l’orbite. Fracture qui a été annoncée par plusieurs médias concernant Antoine Dupont, mais qui n’a pas été confirmée à ce stade par la Fédération Française de Rugby. Le demi de mêlée souffrirait également d’une fracture du maxillaire (ou fracture de la mâchoire) cet os qui, avec le zygomatique, fait partie des os du massif facial supérieur.
La fédération n’a pas non plus indiqué si la fracture s’accompagnait d’un déplacement de l’os zygomatique. Cette complication peut provoquer plusieurs troubles fonctionnels dû à la compression du nerf infra-orbitaire. « Ceci est responsable de troubles de la sensibilité de la joue, de la partie latérale du nez, de la lèvre supérieure et des dents supérieures. Ces troubles régressent généralement en quelques semaines à quelques mois après l’intervention », explique le centre aquitain de chirurgie maxillo-faciale.
Décision dans les deux prochains jours
Aucune opération n’est nécessaire s’il n’y a pas de déplacement, ni du zygomatique, ni du plancher de l’orbite. En cas de déplacement, une intervention chirurgicale devra être pratiquée moins de dix jours après le traumatisme afin de réaligner les fragments et permettre à l’os de se consolider en bonne position. « Il est parfois nécessaire d’attendre quelques jours afin que l’œdème régresse et que l’examen de la mobilité de l’oeil soit possible ». Idem pour la fracture maxillaire, les médecins attendent quelques jours, le temps que la zone dégonfle, pour décider si une intervention est nécessaire en fonction de la gravité de la blessure.
Fissure ou fracture, atteinte du plancher orbital ou non, intervention chirurgicale ou non… Antoine Dupont ne sera fixé sur son sort qu’en fin de week-end a indiqué la fédération. Il pourrait être écarté du groupe pour le prochain match de poule contre l’Italie, le 6 octobre. Le quart de finale aura lieu le dimanche 15 octobre – si la France sort première de sa poule – dans un peu plus de trois semaines. Là encore, la participation d’Antoine Dupont semble compromise. Car même si une intervention chirurgicale n’est pas nécessaire, il devra éviter les contacts sur cette zone fragilisée de son visage, le temps qu’elle se consolide. Mais l’espoir est permis pour la demi-finale samedi 21 octobre, soit dans plus de quatre semaines.