Mondialisation : quel avenir pour le médicament ?

14 septembre 2003

Le pharmacien, le médicament et la mondialisation. A l’occasion du 63e Congrès de la Fédération Internationale Pharmaceutique (FIP) actuellement à Sydney, le Président Jean Parrot s’interroge sur l’avenir du médicament, dans le contexte de la mondialisation.

Car, « si celle-ci devrait contribuer notamment à élever le niveau de vie dans un nombre important de pays, elle a également de nombreux revers ». Lesquels n’épargnent pas la santé publique. Le médicament en est ainsi la parfaite illustration.

Le Président Parrot s’inquiète de la qualité des produits qui « n’est pas toujours garantie car certains médicaments (…) ne font pas l’objet de contrôles réglementaires de qualité et (…) permettant à leurs distributeurs d’échapper ainsi aux taxes ». Quant au marché des médicaments illicites, il « se porte malheureusement bien », comme l’en atteste d’ailleurs un détournement récent de containers de médicaments antirétroviraux destinés au continent africain et revendus au prix fort sur certains marchés européens…

Ce concept de mondialisation peut ainsi avoir des conséquences insoupçonnées sur l’accès aux médicaments essentiels et notamment les antirétroviraux. « Il est inacceptable de voir des médicaments efficaces non accessibles aux malades qui en ont besoin » poursuit Jean Parrot, qui ne minimise pas pour autant le rôle du pharmacien. « Nous avons tous une part de responsabilité. Sachons nous engager pour peser en faveur des décisions qui s’imposent ».

Il a notamment insisté sur « la nécessité d’oeuvrer en faveur du bon usage du médicament ». Ainsi poursuit-il, « le pharmacien doit renforcer son intervention éducative dans la prise en charge globale des patients. Il doit favoriser un comportement des malades qui assure à leur traitement sa sécurité et sa meilleure efficacité. »

Eduquer, conseiller, le pharmacien est aussi le professionnel de santé qui connaît le mieux ses patients. « Le pharmacien est (…) en mesure de repérer des facteurs de risques chez ses patients. Il connaît leur profil, leurs habitudes de vie, certains de leurs antécédents personnels ou familiaux », souligne le Président de la FIP.

Cependant ce rôle ne se limite pas à la seule relation avec le patient. Selon Jean Parrot, le pharmacien doit également faire bénéficier la population de son rôle social. « Nos confrères ont la vocation et la capacité de soutenir des actions collectives de prévention et la lutte de grands fléaux tels que le tabagisme, l’alcoolisme, l’usage de drogues… »

  • Source : British Medical Journal, 2 août 2003

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