Mortalité à l’hôpital : plus élevée le week-end ?
05 juin 2014
Une salle de réveil dans un établissement hospitalier. ©Phovoir
A l’hôpital, le risque de mortalité serait plus élevé le week-end qu’en semaine ! Ce constat est dressé par des scientifiques japonais à l’occasion du Congrès européen d’anesthésie qui s’est tenu récemment à Stockholm (Suède). Dans le même temps, des confrères allemands ajoutent l’après-midi et le mois de février !
Deux équipes de chercheurs se sont en effet penchées sur la mortalité à l’hôpital selon la période de la journée, de la semaine ou de l’année ! Dans un premier travail, le Dr Hiroshi Hoshijima et son équipe de la Tohoku Univsersity (Sendai Japon) ont compilé les données de 72 études réalisées sur le sujet. Et cela dans « différentes régions du monde », précisent les auteurs.
Ces derniers ont montré qu’une admission le week-end était corrélée à une augmentation de la mortalité de 15% à 17%, par rapport à un jour de la semaine. Comment expliquer cette différence ? Ils émettent deux hypothèses : « Un, les malades hospitalisés à cette période sont peut-être plus sévèrement atteints que ceux de la semaine ». Ils insistent toutefois davantage sur la seconde : « Plus sûrement, ce décalage peut refléter une moins bonne qualité de soins le samedi et le dimanche ».
Eviter le mois de février !
Dans un autre travail, le Dr Felix Kork et ses collaborateurs de l’hôpital de la Charité à Berlin ont étudié le dossier médical de 220 000 patients opérés dans différents établissements du pays entre 2006 et 2011. Il en ressort un risque de mortalité augmenté :
- de 21% au cours de l’après-midi, par rapport aux autres moments de la journée ;
- de 22% le week-end en comparaison aux autres jours en semaine ;
- de 16% en février par rapport à la moyenne des autres mois.
S’ils mettent aussi en avant d’éventuelles différences au niveau de la qualité des soins entre le week-end et la semaine, ils avouent ne pas avoir d’explications concernant les autres types de variations : au cours d’une même journée ou selon le mois. « Dans tous les cas, nous avons besoin de données complémentaires », concluent-ils.
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Source : European Society of Anaesthesiology, 31 mai 2014
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet