Movember : encourager les hommes à consulter

02 novembre 2023

De nombreuses études ont montré que les hommes sont moins enclins que les femmes à se rendre chez le médecin, entraînant ainsi parfois des retards de diagnostic. En ce mois de novembre, focus sur l’opération Movember, dédiée aux maladies masculines souvent teintées de tabou.

Les hommes sont-ils plus frileux face aux médecins ? Ce qui pourrait apparaître comme une image d’Epinal est une réalité. Si l’on en croit l’Institut national de la Statistique et des Etudes économiques (Insee), en 2019, « 88 % des femmes ont consulté un médecin généraliste depuis moins d’un an, contre 80 % des hommes. De plus, 60 % des femmes ont consulté un dentiste ou un orthodontiste, contre 54 % des hommes. L’écart entre les femmes et les hommes apparaît le plus important lorsqu’il s’agit du recours à un médecin spécialiste (53 % contre 42 %). »

Comment analyser ces chiffres ? Ces écarts s’expliqueraient en partie par les suivis médicaux gynécologiques liés à la contraception, la grossesse ou la ménopause. Mais ce n’est pas la seule et unique raison.

Aux Etats-Unis, une étude a établi un classement des excuses émises par la gent masculine pour repousser la consultation. La « peur de la mauvaise nouvelle » est fréquemment évoquée, ainsi qu’une certaine « virilité mal placée » : le fait de voir un médecin pouvant apparaître comme un signe de faiblesse.

En finir avec les tabous

Mais il apparaît aussi que certains hommes qui consultent cachent certaines données à leur médecin par peur ou par embarras. En effet, certains cancers masculins touchant une partie intime de l’anatomie – comme la prostate ou les testicules – revêtent un aspect tabou. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé deux Australiens à lancer le mouvement « Movember » en 2003 : briser les non-dits autours des cancers masculins.

Car si le cancer de la prostate est le premier cancer masculin, la majorité des cas peuvent être détectés et traités précocement afin de permettre de meilleures chances de guérison aux patients. Un cancer de la prostate débutant étant asymptomatique, il est essentiel d’évoquer le sujet du dépistage avec son médecin, et ce dès l’âge de 50 ans.

Pour ce qui est du cancer des testicules, s’il ne représente que 1 à 2 % des cancers masculins, c’est le cancer le plus fréquent chez les 15-45 ans. Et là encore, une prise en charge précoce permet une guérison dans plus de 90 % des cas.

  • Source : Insee - https://www.unicancer.fr/ - https://www.orlandohealth.com/

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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