MST : des comportements à risque bien inquiétants…

10 juin 2002

Depuis quelques années dans l’Union européenne, la fréquence des maladies sexuellement transmissibles (MST) augmente régulièrement ! Plus particulièrement parmi les homosexuels masculins. Parallèlement, dans la plupart des pays de l’Union les autorités sanitaires constatent un net recul de l’utilisation du préservatif. Selon différentes études parues dans le EuroSurveillance, bulletin européen de veille sur les maladies transmissibles, ce constat doublement inquiétant serait la rançon de l’arrivée, en 1996, des nouveaux traitements antirétroviraux.

Deux faits illustrent le caractère préoccupant de la situation : la prévalence des MST parmi les homosexuels français est passé de 13% en 1997 à 16% en 2000. Et sur les 78 cas de MST notifiés entre janvier 2000 et mai 2001, les trois-quarts concernaient des homosexuels masculins. Autre sujet de préoccupation : la fréquence des rapports non protégés est trois fois supérieure parmi les homosexuels masculins qui suivent des traitements antirétroviraux.

On ne saurait pour autant faire porter à ces traitements tout le poids du relâchement des comportements de prévention ! La reprise inquiétante des comportements à risque concerne en effet une génération qui n’a pas connu les effets dévastateurs de l’épidémie de SIDA à la fin des années 80.

Pendant cette période, la communauté homosexuelle avait joué un rôle prépondérant dans la lutte contre l’épidémie naissante. Elle avait largement contribué à freiner son développement en lançant des opérations de sensibilisation à grande échelle. Y compris en direction des pouvoirs publics, singulièrement peu mobilisés… Ces campagnes ont prouvé leur efficacité. Aujourd’hui, sans doute est-il nécessaire de les revivifier…

  • Source : EuroSurveillance, vol. 7, n°2, février 2002, pp. 15-30

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