MST : les jeunes adultes toujours mal informés
24 mars 2016
Yuriy Ruddy/shutterstock.com
En France, le taux de maladies sexuellement transmissibles (MST) augmente d’année en année chez les jeunes. Et pour cause, les modes de transmission et les symptômes sont encore mal connus. Le point à l’occasion de la Première journée nationale de prévention et d’information sur les MST organisée ce 24 mars.
Le préservatif reste le meilleur moyen de protection contre les MST pour 8 jeunes adultes sur 10, interrogés dans l’étude Harris*. Pourtant, la prise de risque lors des rapports sexuels reste une réalité : seuls 54% des jeunes utilisent systématiquement un préservatif.
Sans doute par manque d’information, la connaissance de la jeune génération sur les maladies sexuellement transmissibles laisse encore à désirer. « Le VIH/SIDA, l’herpès génital, la syphilis ou les poux pubiens sont les mieux identifiés », relaie le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV). Mais seule la moitié des personnes sondées connaissent les papillomavirus, les chlamydias et les hépatites B et C. Et « 37% des interrogés associent par erreur l’hépatite A, la tuberculose, la lèpre, le psoriasis et la maladie de Crohn à des MST ».
De l’information à portée de main
©mstprevention.com
Pour pallier ce manque d’information, le SNDV a mis au point deux outils. L’application gratuite « MSTRisk », disponible sur l’App store et Google play et le site internet www.mstprevention.com.Grâce à ces outils, vous aurez sous les yeux la liste de toutes les MST existantes, des précisions sur les modes de transmission et de protection. Enfin des informations sur les symptômes qui doivent alerter et un annuaire de spécialistes sont aussi en ligne.
Ecouter son corps
« Ce manque de connaissance pousse les jeunes à sous-estimer les risques qu’ils encourent », explique Luc Sulimovic, président du SNDV. Ainsi, 7 personnes sur 10 ignorent ou interprètent mal les signes d’une MST (brûlure, écoulement, ulcération). Au total, 30% ne savent pas que ces infections sont transmissibles par voie anale. Et quand ils connaissent et éprouvent des symptômes typiques d’une MST, « 15% des personnes interrogées estiment qu’il n’est pas nécessaire de prévenir leur partenaire ». Les modes de contamination sont aussi mal connus : 27% des sondés pensent que les MST sont transmissibles en utilisant la brosse à dents de quelqu’un.
La prise de sang, mais pas que !
Autre point, la plupart des jeunes associent encore trop souvent les MST à la prise de sang, « comme si cet examen suffisait à s’assurer de l’absence de contamination », continue Luc Sulimovic. Mais en cas de doute, les MST doivent aussi faire l’objet d’un examen clinique chez le médecin généraliste, le dermatologue-vénéréologue ou chez le gynécologue. « Ces pathologies se caractérisent en effet par des infections de la peau, des tissus et/ou des muqueuses génitales qu’il est impératif de montrer à un professionnel de santé ». A ce sujet, 77% des jeunes interrogés se tourneraient vers le milieu médical en cas de symptome. Parmi eux, 55% feraient le choix du médecin généraliste.
A noter : les MST ne sont pas à prendre à la légère. Par exemple, chez la femme, un condylome est un facteur de risque du cancer du col de l’utérus.
*Sondage réalisé par Harris pour le SNDV du 22 au 29 février par un questionnaire en ligne sur un échantillon représentatif de 500 Français âgés de 18 à 35 ans.
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Source : Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues, le 23 mars 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Vincent Roche