Excision : près de 125 000 victimes vivent en France
25 juillet 2019
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Les mutilations génitales féminines, aussi qualifiée d’excisions, touchent principalement les populations dans les pays africains. Mais cette atteinte au corps et à la dignité humaine existe aussi en France. Chiffres à l’appui, contexte migratoire et prévention… faisons le point.
Dans le milieu des années 2000, le nombre de femmes excisées vivant en France s’élevait à 62 000. Mais existe-t-il des données plus récentes ? La réponse est oui. Ainsi, « au début des années 2010, environ 124 355 femmes adultes ‘mutilées’ vivaient en France », rapportent les auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Une donnée obtenue auprès des « 313 765 femmes adultes originaires d’un pays à risque, soit parce qu’elles y sont nées* (7 femmes sur 10), soit parce que leur père et/ou leur mère y est/sont nés (les ‘deuxièmes générations’) ». Aujourd’hui, le développement de nouveaux outils est nécessaire pour évaluer plus précisément et plus régulièrement l’ampleur de ces violences.
Comment expliquer cette augmentation ? « Par la féminisation de la population migrante en provenance de l’Afrique subsaharienne et par le vieillissement des ‘deuxièmes générations’.»
Quels dispositifs d’aide ? Pour venir en aide à la population migrante, plusieurs mesures sont déjà déployées. « Des actions de prévention ont été mises en place à destination des familles originaires des pays où ces pratiques sont répandues et auprès des professionnels de la santé et de l’action sociale susceptibles d’être confrontés à la gestion de ces risques. » Et une loi datée du 8 août 2004 contribue à la lutte contre ce fléau.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les mutilations génitales correspondent à « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques ». Elles sont considérées comme « une violation des droits humains et une atteinte à la santé » par les Nations Unies.
A noter : en Europe, le Royaume-Uni est le pays où le nombre de femmes excisées est le plus élevé. Viennent ensuite la France, l’Italie, les Pays Bas et l’Allemagne. Au total, « 530 000 femmes adultes excisées nées dans un ‘pays à risque’ vivent en Europe’ ».
* principalement originaire d’Afrique francophone (Sénégal, Côte d’ivoire, Cameroun, Mali, Guinée)
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Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), n°21
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet