Mycoplasma pneumoniae : que sait-on de la bactérie responsable de pneumonie chez les enfants ?
27 novembre 2023
La bactérie Mycoplasma pneumoniae serait à l’origine d’une explosion de maladies respiratoires chez les enfants en Chine. La France ne serait pas épargnée avec une hausse de cas de pneumopathies chez les moins de 15 ans.
Mercredi, l’OMS s’inquiétait d’une hausse des maladies respiratoires en Chine. Le pays a assuré qu’il ne s’agissait pas de l’émergence d’un nouveau pathogène mais d’une recrudescence des cas de grippe, VRS et, plus particulièrement de mycoplasma pneumoniae. Celle-ci une bactérie découverte en 1944, responsable d’infections respiratoires aiguës.
Les chiffres grimpent en flèche en Chine, mais la France n’est pas non plus épargnée. « Il y a une alerte dans notre pays. Les pédiatres hospitaliers et libéraux nous ont fait remonter ce mardi des suspicions de mycoplasma pneumoniae », affirmait la semaine dernière au quotidien La Croix, Andreas Werner, pédiatre allergologue dans le Gard et président de l’association française de pédiatrie ambulatoire.
Les chiffres de Santé publique France le confirment. Du 13 au 19 novembre, les consultations de SOS Médecins pour pneumopathie était en hausse de 36 % chez les moins de 15 ans. Les passages aux urgences pour la même cause ont eux progressé de 28 %, toujours chez les enfants de moins de 15 ans. Ces augmentations sont brutales, sans comparaison avec le nombre de cas des années précédentes, en 2022-2023 et 2021-2022, à la même période.
Faut-il s’en inquiéter ?
M. Pneumoniae se transmet par voies respiratoires via de fines gouttelettes, avec une période d’incubation d’une à trois semaines. Les infectieux sont peu contagieuses et les épidémies sont assez rares. Celles-ci reviennent tous les 4 à 7 ans. « Le caractère cyclique des épidémies est favorisé par la perte de l’immunité au cours du temps après une infection et l’existence de génotypes différents de M. pneumoniae circulant dans la population », note dans un document publié en 2019, la Société française de microbiologie.
L’infection se manifeste d’abord par une trachéobronchite, une toux trainante. L’évolution est lente et favorable. Mais celle-ci peut se compliquer en « un tableau de pneumonie atypique primitive, d’installation souvent progressive, avec un syndrome fébrile, des signes de la sphère ORL et une toux sèche », précise la Société française de microbiologie. Laquelle ajoute que la bactérie « arrive même en première position dans les pneumonies communautaires de l’enfant nécessitant une hospitalisation ». Le diagnostic est confirmé par la réalisation d’un test PCR en laboratoire. Le traitement consiste en la prise d’antibiotiques tels que tels que la roxithromycine, l’azithormycine ou la clarithromycine. “Toutes les formes de mycoplasma pneumoniae ne sont pas des formes graves. La mortalité associée est faible”, affirme à BFMTV le virologue Bruno Lina.
En cas de symptômes viraux qui persistent chez un enfant, il est conseillé de consulter un médecin.
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Source : La Croix, 23 novembre 2023 – Santé publique France, bulletins hebdomadaires du 21 novembre 2023 – Société française de microbiologie
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche