Natalité : le nombre de naissances historiquement bas en France

28 septembre 2023

En 2022, 726 000 bébés sont nés en France, soit 2,2 % de moins qu’en 2021 selon les chiffres de l’Institut nationale de la statistique et des études économiques (Insee). Une baisse des naissances qui dure depuis plus de 10 ans maintenant. Détails.

C’est du jamais vu depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le nombre de naissances en France continue inexorablement de baisser, une tendance qui a débuté en 2011. Ainsi, selon les chiffres de l’Institut nationale de la statistique et des études économiques (Insee), publiés jeudi 28 septembre, le nombre de naissances a encore reculé de 2,2 % en 2022, par rapport à 2021, avec 726 000 bébés nés en France et seulement 686 564 en France métropolitaine. Par rapport à 2010, dernier pic de naissances, c’est 12,8 % de moins. Et si on compare à 1971, pic des naissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la baisse s’établit à 20,8 %.

Après un léger rebond à la fin de l’année 2021, les données de l’Insee confirme une tendance qui s’est également poursuivie au premier semestre 2023, avec 24 400 naissances de moins qu’en 2022, soit une baisse de 6,8 %. Le dernier creux de la natalité remonte à 1993 et la récession économique du début des années 90.

Des naissances en hausse seulement chez les femmes de plus de 40 ans

Chez les femmes de 25 à 29 ans, la baisse enregistrée est de 2,7 % en 2022. Cette baisse des naissances grimpe à 3,6 % chez les 30 – 34 ans. « Les naissances de mères âgées de 25 à 34 ans, âges auxquels le taux de fécondité est particulièrement élevé et qui concentrent donc la majorité des naissances, contribuent à hauteur de 93 % à la baisse globale des naissances en 2022 », note l’Insee. Même chez les 35-39 ans, la tendance est à la baisse avec 1,4 % de naissance en moins.

Seule tranche d’âge chez laquelle le nombre de naissances s’accroît, les femmes de 40 ans et plus. Là, le chiffre a grimpé de 3,2 % entre 2021 et 2022. Il s’agit selon l’Insee d’une tendance de long terme. Plusieurs raisons à cela : « l’allongement des études, les mises en couple plus tardives, le désir d’être stabilisée dans sa vie professionnelle avant d’avoir des enfants, les remises en couple plus fréquentes et le désir d’avoir un enfant du nouveau couple ont contribué à reporter l’âge de la maternité », précisait l’Insee dans une publication de janvier 2022. Ces mêmes raisons expliquent également la baisse de la natalité dans les autres tranches d’âge. Mais seulement en partie. Dérèglement climatique, guerre en Ukraine, inflation… entretiennent un sentiment d’insécurité qui nuit aussi à la natalité, alors que les périodes d’embellie correspondent historiquement à des hausses des naissances.

2021 a fait figure de parenthèse avec des naissances encouragées par les sorties de confinement. Mais la baisse de 2022 est de plus forte ampleur que la hausse de 2021. Et « le nombre de naissances de 2022 s’établit à un niveau inférieur de 9 000 naissances à celui de 2020 », précise l’Insee.

  • Source : Insee focus, n° 307, 28/09/2023 – Insee première n°1885, 10/01/2022

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin

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