Grossesse tardive : quels sont les risques ?
19 mai 2023
Les grossesses tardives concernent les grossesses à partir de 40 ans et plus. De plus en plus fréquentes, elles impliquent souvent un suivi médical plus resserré pour limiter les risques. Explications.
Virginie Efira vient d’officialiser sa grossesse. A 46 ans, l’actrice belge, en couple avec le comédien Niels Schneider, attend son deuxième enfant. Depuis les années 80, la fécondité dite « tardive », à 40 ans ou plus, ne cesse d’augmenter. Ainsi, en 2019, selon les chiffres de l’Insee, 10,2 enfants pour 100 femmes sont nés de mamans âgées de 40 ans et plus. La fécondité tardive était ainsi 3,4 fois plus élevée en 2019 qu’en 1980.
Ces grossesses après 40 ans exposent la maman et/ou le bébé à des risques accrus. On fait le point.
Le risque de fausse couche
Le risque de fausse couche augmente avec l’âge. Selon l’Assurance-maladie, le risque d’interruption spontanée de grossesse s’établit à 12 % à 25 ans et grimpe à 50 % à 42 ans. Ce chiffre élevé s’explique en grande partie par le vieillissement des ovocytes dont la qualité est altérée avec l’âge. « L’embryon présenterait des anomalies chromosomiques qui stopperaient son développement normal et aboutiraient à son expulsion », explique Ameli.fr.
Le risque d’anomalie chromosomique
Pour la même raison que le risque de fausse couche, le risque d’anomalie chromosomique – anomalie de structure ou de nombre – augmente avec l’âge de la mère. Ainsi, selon le dictionnaire médical Vidal, « le risque de trisomie 21, estimé à une naissance sur 1 000 lorsque la mère a 30 ans, s’élève à une naissance sur 50 chez les mères âgées de 42 ans ». La mère pourra avoir recours à une amniocentèse afin de savoir si le fœtus est porteur d’une anomalie chromosomique mais il s’agit d’un examen qui entraîne une fausse couche dans un cas sur dix.
Le risque de diabète gestationnel
Dès 35 ans, le risque de développer un diabète gestationnel durant la grossesse augmente. La Fédération des diabétiques explique ainsi que « chez les femmes âgées de plus de 35 ans, la prévalence atteint 14,2 % ». Pour la mère, cela représente un risque accru de césarienne, une anxiété et une récidive du diabète lors d’une prochaine grossesse. Pour le bébé, il y a un risque de macrosomie fœtale – poids supérieur à 4 kg – qui peut rendre l’accouchement long, difficile et, parfois, mettre le bébé en danger. Le diabète gestationnel peut aussi entraîner chez l’enfant une hypoglycémie à corriger à la naissance.
Le risque d’hypertension artérielle
La pression artérielle d’une femme enceinte est normale lorsqu’elle est inférieure à 140/90 mmHg – le premier chiffre exprime la pression artérielle systolique, le second la pression artérielle diastolique. Au-delà de ces valeurs, elle est trop élevée et nécessite une surveillance renforcée. Plus la mère est âgée, plus l’hypertension est fréquente.
Elle peut être responsable d’une prééclampsie qui peut évoluer, si elle n’est pas prise en charge, vers une éclampsie. Les vies de la mère et du fœtus sont alors en jeu. « Il s’agit de crises convulsives, potentiellement fatales, provoquées par une hypertension artérielle intracrânienne chez la mère », note Ameli.fr.
Les autres complications sont l’hémorragie cérébrale, l’insuffisance rénale, un décollement placentaire et le Hellp syndrome – syndrome d’hémolyse, de cytolyse hépatique et thrombopénie – , grave atteinte hépatique chez la mère, toutefois très rare.
« Le diabète gestationnel et l’hypertension gravidique, plus fréquents après 40 ans, entraînent parfois des malformations, des naissances prématurées ou des décès in utero », ajoute le Vidal.
Quel suivi pour une grossesse tardive ?
Pour toutes ces raisons et en fonction des facteurs de risques identifiés chez la mère, le suivi médical d’une grossesse tardive est plus resserré. Les échographies seront également plus nombreuses pour les mères de plus de 40 ans – trois sont normalement programmées. Selon les recommandations de la Haute autorité de santé, au-delà de 35 ans, l’avis d’un gynécologue-obstétricien est recommandé. Pour les grossesses sans situation à risque, le suivi régulier peut être assuré par « une sage-femme ou un médecin (généraliste, gynécologue médical ou gynécologue-obstétricien) selon le choix de la femme ».
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Source : Ameli.fr, HAS, Vidal, Fédérations des diabétiques, Insee
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Charlotte David