Nausée, vertiges, sueurs… La réalité virtuelle, à petites doses
24 juin 2021
De la médecine aux jeux vidéo, les domaines utilisant la réalité virtuelle sont de plus en plus étendus. Une situation qui pousse l’Anses à se poser deux questions : existe-t-il d’éventuels risques ? Et quelles bonnes pratiques adopter ?
La réalité virtuelle désigne les dispositifs qui permettent de simuler numériquement un environnement. Selon les technologies employées, elle permet à l’utilisateur de ressentir un univers par le biais de ses différents sens, le plus souvent la vue.
Les domaines ayant investi cette technologie sont ainsi multiples : de la santé à la formation pour les pilotes d’avion en passant par les jeux vidéo ou même dans le secteur immobilier pour proposer des visites d’appartements sans sortir de chez soi… Quant aux supports utilisés, il peut s’agir de casques ou encore de smartphones intégrés à des boitiers à placer devant les yeux.
Quels effets sur la santé?
« L’exposition à la réalité virtuelle (RV) ou réalité augmentée (RA) peut perturber le système sensoriel et conduire à des symptômes de type nausées, vertiges, sueurs, pâleur, pertes d’équilibre. Chez les personnes qui y sont sensibles, ces symptômes peuvent apparaître dès les premières minutes d’utilisation », rappelle l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses). « À la suite d’une séance, la réalité virtuelle peut également induire une modification temporaire des capacités sensorielles, motrices et perceptives et ainsi altérer l’habileté manuelle ou la capacité à orienter son corps. » Par ailleurs, « les dispositifs de RA/RV utilisent des écrans à LED potentiellement riches en lumière bleue qui, lorsqu’ils sont visionnés en soirée ou la nuit, peuvent perturber notre rythme biologique ».
Pour éviter la survenue de ces effets, l’agence recommande donc aux utilisateurs :
- d’arrêter l’utilisation dès l’apparition de symptômes tels que nausées, vertiges, sueurs, pâleur…;
- d’observer un temps de repos d’une à deux heures après cette utilisation. « Le corps fournit un effort important pour s’adapter au monde virtuel avec lequel il interagit, ce qui peut occasionner une certaine fatigue. Il est donc important de prévoir un temps de repos d’une heure ou deux avant de reprendre une activité nécessitant une forte concentration comme la conduite de sa voiture par exemple », explique Dina Attia, coordinatrice scientifique de cette expertise à l’Anses ;
- d’éviter toute exposition aux écrans deux heures avant le coucher, en particulier pour les enfants et les adolescents, plus sensibles à la lumière bleue ;
- d’éviter l’usage de ces technologies pour les personnes épileptiques ou les personnes identifiées comme sensibles : femmes enceintes, personnes souffrant du mal des transports, présentant des troubles de l’équilibre ou sujettes aux migraines…