Non, l’euro ne rend pas allergique !

03 juillet 2003

Les pièces de 1 et 2 euros ne présenteraient finalement aucun risque d’allergie au nickel pour les sujets vulnérables. C’est la conclusion d’un travail que vient de remettre une équipe française. Reste à savoir si les « euro allergiques » seront cette fois-ci convaincus…

Car l’affaire ne date pas d’hier. Elle avait même été classée une première fois par l’Union européenne quelques années avant la mise sur le marché de l’euro, le 1er janvier 2002. Mais juste avant cette date historique, en 2001 une étude réalisée par des chercheurs suédois et britanniques l’avait soudainement fait resurgir.

Ce travail affirmait en effet que les pièces de 1 et de 2 euros libéraient 13 fois plus de nickel que nos bons vieux francs ! Soit une quantité suffisante pour déclencher des allergies chez des sujets déjà sensibilisés. Paul-Guy Fournier, directeur du laboratoire de spectroscopie de translation (CNRS) à l’université de Paris-Sud, vient contredire ces détracteurs… qui par ailleurs ne sont « même pas » utilisateurs de la nouvelle monnaie européenne.

Dans la revue spécialisée Contact Dermatitis, il ne nie pas que ces pièces dégagent bien des quantités mesurables de nickel. Mais celles-ci restent minimes et sans risques même pour les allergiques. Depuis que ces pièces ont été introduites dans les porte-monnaie européens, les quantités de nickel transférées à l’occasion des manipulations de monnaie ont en réalité, été divisées par quatre. La sensibilisation à l’allergène est en fait préexistante, et non provoquée par la manipulation des pièces.

D’après le chercheur, un simple essuyage suffirait à détruire ce petit réservoir de contacts allergisants. Une fois bien « nettoyée », la pièce ne libère plus d’allergène. Voilà qui explique pourquoi aucune allergie n’avait finalement été rapportée après des expériences de manipulation compulsive…

  • Source : Le Quotidien du médecin, n°7351

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