Norovirus : zoom sur la gastroentérite aigüe

06 avril 2022

Plusieurs cas de norovirus (NoV) ont été rapportés au Royaume-Uni. Cette propagation épidémique atteint principalement les crèches, garderies et établissements pour personnes âgées dépendantes. Zoom sur ces agents infectieux responsables de gastro-entérites aigües qui ne semblent pas envahir la France à ce jour.

Les norovirus sont « les agents infectieux les plus fréquemment responsables d’épidémies de gastroentérites survenant en collectivités (crèches, hôpitaux, écoles, maisons de retraite, bateaux de croisière, etc.) », décrit l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Actuellement, les norovirus se propagent fortement au Royaume-Uni, depuis l’assouplissement des gestes barrières liés à la crise sanitaire de la Covid-19. En France, l’épidémie de gastroentérite n’a pas fait son retour cet hiver. Mais avec les rotavirus, les norovirus font partis chaque année « des principaux vecteurs de gastroentérites aiguës hivernales ».

La durée moyenne d’incubation est de 10 à 50 heures. Les principaux symptômes relèvent de « crampes abdominales, de malaise, d’anorexie, de fièvre (peu élevée rapportée dans moins de 50 % cas), de frissons, de courbatures et de maux de tête ». Le délai de contagiosité, correspondant à la période d’excrétion, s’étend de 3 à 10 jours et peut atteindre les 3 semaines. Les complications potentielles sont la déshydratation, la perte de poids et l’hypokaliémie*.

Des aliments contaminés

La transmission des norovirus est d’origine humaine, principalement par voie féco-orale. « Elle est souvent directe, de personne à personne, ou indirecte, par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés ou par contact avec un environnement contaminé. Ces transmissions alimentaires peuvent ensuite être amplifiées par une transmission de personne à personne. » Quid de la transmission virale par voie aérienne ? Cette dernière a « été démontrée notamment lors des vomissements ».

Les patients symptomatiques sont vecteurs de ces norovirus. Mais « des personnes asymptomatiques peuvent également rejeter du virus en quantité importante », souligne l’Anses. Ces formes asymptomatiques concerneraient environ un tiers des patients selon les études cliniques publiées à ce jour. « Des quantités très élevées de particules virales sont donc présentes dans les rejets en période d’épidémie hivernale. » A noter que ces norovirus se propagent d’autant plus rapidement en cas de fortes pluies et en cas « de dysfonctionnement de stations d’épuration ».

Une immunité de courte durée

Sommes-nous tous égaux face au risque de norovirus ? Différents facteurs génétiques vont nous rendre plus ou moins sensibles à ces derniers. Vous pouvez aussi avoir développé une immunité contre un norovirus si vous en avez déjà contracté un dans le passé. Reste que « cette immunité est de courte durée et partielle en raison de la diversité des souches. Un même individu peut ainsi être infecté plusieurs fois avec des souches différentes », rappelle l’Anses.

*faible taux de potassium dans le sang lié aux vomissements et épisodes de diarrhée à répétition

  • Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), consulté le 5 avril 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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