Nos microbiotes, acteurs-clés de l’immunité

22 septembre 2020

Loin d’avoir dévoilés tous leurs secrets, les microbiotes se révèlent de précieux alliés de notre santé. C’est le cas du plus important d’entre eux, le microbiote intestinal, en première ligne pour préserver voire stimuler notre système immunitaire. De quelle façon ? C’est tout l’enjeu de la campagne nationale d’information « Ma santé passe par mes microbiotes ». Elle se déroule en octobre, sous l’impulsion d’un laboratoire – Pileje - de l’Association François Aupetit (AFA) - et d’une fondation, celle de l’AP-HP.

Bactéries, virus, parasites, champignons non pathogènes… un microbiote héberge des milliards de ces micro-organismes, dans différentes parties du corps. Comme notre bouche, notre peau, nos poumons ou le vagin. Le plus vaste d’entre eux correspond au microbiote intestinal. Il pèse à lui seul près de 1kg et renferme autant de micro-organismes que notre corps compte de cellules !

Digestion et immunité

Son rôle ne se limite pas à la fonction digestive. Comme l’explique le Pr Harry Sokol, gastroentérologue à l’Hôpital Saint-Antoine (AP-HP), de Paris : « Il est l’organe qui contient le plus de cellules immunitaires ». Environ 60% du total ! C’est dire son rôle central pour assurer la défense de l’organisme contre les agents extérieurs. « Le microbiote intestinal exerce un rôle d’éducation auprès du système immunitaire afin que celui-ci distingue les bonnes, des mauvaises bactéries ». A condition bien sûr qu’il soit suffisamment armé pour cette mission. Et ce, dès la naissance. Il poursuit : « en fonction du type d’accouchement, par césarienne ou voie basse, le type d’allaitement maternel ou artificiel, la prise d’antibiotique… les premières interactions avec le monde microbien au début de la vie laissent une empreinte sur notre immunité. Laquelle est susceptible d’augmenter ou non, le risque de développer des affections liées à l’immunité plus tard, dans la vie ». A l’image des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou des allergies.

Pour autant, tout ne se joue pas avant 3 ans, âge à partir duquel le microbiote intestinal est formé. « Le microbiote et ses fonctions peuvent aussi être modulés à l’âge adulte », poursuit le médecin. Par exemple, outre la prise répétée d’antibiotiques, « une alimentation de type transformé ou ultra-transformé riche en additifs (émulsifiants…) est susceptible de l’altérer. En revanche, le microbiote va être stimulé par les fibres des fruits et des légumes, en quantité et en variété importantes ». Au même titre que l’apport par voie orale de probiotiques, des micro-organismes vivants.

Echanger avec des experts

A l’occasion de la campagne « Ma santé passe par mes microbiotes », le Pr Harry Sokol reviendra sur les interactions entre microbiotes et immunité, le 3 octobre, pour la conférence inaugurale. Sauf évolution de la situation sanitaire, elle est ouverte au grand public, à condition de s’être inscrit au préalable sur le site : www.masantepasseparmesmicrobiotes.fr. Rendez-vous également sur ce site pour découvrir le programme complet de cette campagne qui vous donnera l’opportunité d’échanger – par vidéo interposée – avec des médecins de l’AP-HP, autour des microbiotes et des thèmes suivants : maladies digestives, nutrition et foie, peau, cerveau. Sans oublier le microbiote du nouveau-né et « l’importance des 1 000 premiers jours ». A noter que la conférence sera diffusée en live sur les réseaux sociaux.

  • Source : Interview Harry Sokol, 25 août 2020 

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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