Notre horloge biologie se met à l’heure… dès la naissance
31 octobre 2014
©Phovoir
Bien manger aide à… bien dormir. L’alimentation du nouveau-né aurait un impact sur le sommeil de l’adulte en devenir, mais aussi sur d’autres aspects de sa santé. Une équipe de l’INRA a ainsi montré qu’une mauvaise alimentation de la mère déréglait l’horloge biologique du petit.
L’horloge biologique est encore très mal comprise, mais plus d’une douzaine de nos gènes seraient impliqués dans sa régulation. L’équipe de Bertrand Kaeffer de l’INRA étudie ainsi la manière dont les cellules du nourrisson s’approprient leur rythme circadien. Ils ont ainsi montré que l’enfant acquiert son horloge biologique grâce à l’alimentation maternelle pendant la période périnatale et au moment de l’allaitement.
En effet, « le rythme quotidien de la mère est une des sources d’information biologique pour le fœtus », soulignent les chercheurs. L’alternance jour/nuit du nourrisson serait en partie entraînée par les nutriments ingérés par la mère. « Ces nutriments ont un impact jusque dans l’ADN de la cellule et induisent des variations de composition du sang, d’activité motrice et de température corporelle de la mère et du fœtus », explique Bertrand Kaeffer.
Un dérèglement programmé
Ainsi, à l’inverse, une mauvaise alimentation de la mère aurait donc la capacité de dérégler le rythme circadien de l’enfant. « Les mécanismes précis qui mènent à cette dérégulation restent confus », précisent toutefois les chercheurs. « Ce qui est sûr, c’est que l’horloge biologique joue un rôle primordial pour notre santé. Elle est impliquée dans nos cycles du sommeil, dans la régulation de notre température et même de nos comportements. »
Les chercheurs l’ont vérifié chez le rat. « La progéniture de rates obèses présente des altérations de la machinerie circadienne qui contribuent à déréguler le métabolisme du foie ». Parmi les changements à long-terme, « ces rats développent une hyperinsulinémie et une stéatose hépatique ».