Noyades : renforcer l’apprentissage de la nage à l’école
22 octobre 2018
Monkey Business Images/shutterstock.com
Cet été, entre le 1er juin et le 30 août, 2 255 personnes ont été victimes de noyade et 492 en sont décédées. Parmi elles, de nombreux enfants. Ces chiffres effrayants rappellent l’importance d’apprendre à nager pour tous, mais en particulier les plus jeunes.
La noyade reste la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les enfants. Ces drames se produisent très fréquemment dans les piscines privées. Pour les prévenir, « la surveillance des familles et la sécurisation des piscines privées pour les plus jeunes » est essentielle, rappelle le Pr Bertrand Chevallier, pédiatre et rédacteur en chef de la revue Pédiatrie pratique. Mais ce n’est pas suffisant. « L’apprentissage de la natation dès 5 ans pourrait éviter plusieurs dizaines de morts estivales chaque année. »
« Les programmes scolaires comprennent depuis plusieurs années un parcours cohérent du ‘savoir nager’ de la grande section de maternelle à la fin du collège », indique-t-il. En détail, « les enfants doivent tous passer deux évaluations, le test d’aisance aquatique en fin de maternelle, CP ou CE1, puis l’attestation du savoir nager en CM1 ou CM2 ». Or « plus d’un enfant sur 4 en fin de CE2 ne sait pas nager ».
Besoin de moyens et de suivi méthodique
Si la plupart des élèves ont fréquenté la piscine lors de leur parcours scolaire, ils sont rares à s’y rendre chaque année. En cause ? « Les bassins ne sont pas assez nombreux dans les académies les plus denses en élèves, ainsi que dans les zones littorales. » Un paradoxe intriguant puisque « la présence de la mer a rendu curieusement moins nécessaire, aux yeux des collectivités, la construction de piscines », souligne Bertrand Chevallier. Autres raisons, le manque d’accompagnants et les transports mal pris en charge.
Pour modifier cette tendance et coller aux programmes scolaires en matière de natation, des moyens devraient donc être investis. En outre, « un suivi plus méthodique des enfants, repérés en grande section de maternelle, comme n’étant pas tout à fait à l’aise dans l’eau, doit pouvoir être généralisé », réclame-t-il dans un éditorial.
-
Source : Pédiatrie Pratique, n°300, septembre 2018
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche