Obésité : 3 adultes sur 5 et 1 jeune sur 3 d’ici 2050

04 mars 2025

Une nouvelle étude publiée dans The Lancet alerte sur l'explosion des taux d'obésité et de surpoids qui toucheront 3,8 milliards d'adultes et 746 millions d'enfants d'ici 2050, si rien n'est fait pour enrayer cette « épidémie sans précédent ».

Les taux de surpoids et d’obésité ont plus que doublé ces 30 dernières années. Actuellement, 2,11 milliards d’adultes et 493 millions de jeunes dans le monde sont concernés. Et selon un travail publié dans The Lancet – le plus complet jamais réalisé sur le sujet – ces données passeront respectivement à 3,8 milliards et 746 millions d’ici 2050. Soit 60 % des adultes et un tiers des enfants et adolescents !

Pour parvenir à ce triste constat, des chercheurs de l’Université de Washington (Etats-Unis) ont utilisé plus de 1 350 études nationales et internationales.

La moitié dans 8 pays

En 2021, plus de la moitié des adultes touchés par l’obésité vivaient dans seulement huit pays : la Chine (402 millions), l’Inde (180 millions), les États-Unis (172 millions), le Brésil (88 millions), la Russie (71 millions), le Mexique (58 millions), l’Indonésie (52 millions) et l’Égypte (41 millions). Et alors que le plus grand nombre d’adultes en surpoids et obèses devrait toujours se retrouver dans ces pays, ces chiffres pourraient aussi  augmenter de plus de 250 % en Afrique subsaharienne pour atteindre 522 millions, sous l’effet de la croissance démographique.

Les enfants particulièrement vulnérables

Cette nouvelle analyse estime que la prévalence mondiale du surpoids et de l’obésité chez les jeunes a considérablement augmenté entre 1990 et 2021, doublant à la fois chez les enfants (de 8,8 % à 18,1 %) et chez les adolescents (de 9,9 % à 20,3 %).

Mais les auteurs soulignent une tendance plus inquiétante :  les jeunes générations prennent du poids plus rapidement que les précédentes et l’obésité survient plus tôt. Ainsi prévoient-ils que l’obésité devrait augmenter de 121 % d’ici 2050 pour atteindre 360 millions de cas (soit 186 millions de plus qu’en 2021).

« Les enfants et adolescents obèses sont une priorité absolue si nous voulons éviter la transmission intergénérationnelle de l’obésité, des maladies chroniques et des coûts financiers et sociétaux désastreux pour les générations futures », alertent les auteurs. Lesquels soulignent que « l’épidémie mondiale sans précédent de surpoids et d’obésité est une tragédie profonde et un échec sociétal monumental ».

Encore temps d’agir ?

Pour les auteurs, il est encore possible d’inverser la tendance. « Si nous agissons maintenant, il est encore possible d’empêcher une transition complète vers l’obésité mondiale chez les enfants et les adolescents. De nombreux pays n’ont qu’une courte fenêtre de tir. Des plans d’action quinquennaux (2025-2030) sont nécessaires de toute urgence pour freiner la hausse de l’obésité. »

Dans The Lancet, en commentaire de ce travail, un spécialiste danois de l’obésité, Thorkild IA Sørensen de l’Université de Copenhague, s’interroge : « régulation des aliments ultra-transformés, promotion de programmes de santé maternelle et infantile ou encore de l’activité physique… La question la plus urgente est de savoir quelles interventions seront à la fois réalisables et efficaces. »

  • Source : The Lancet

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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