Obésité : l’industrie refuse toute nouvelle réglementation
30 mars 2004
Pour lutter contre l’épidémie d’obésité, la Direction générale de la Santé (DGS) souhaitait établir des seuils maximums de teneurs en sucres simples, en lipides et en sel dans les aliments préparés. Une initiative peu goûtée par l’industrie alimentaire.
La DGS, avait sollicité la profession dans ce sens, lui demandant aussi de s’interdire toute publicité pour les produits alimentaires qui ne respecteraient pas cette nouvelle disposition. Elle s’est vue opposer un refus catégorique.
Il a été transmis par l’Association nationale de l’Industrie agroalimentaire (ANIA), qui “ne peut accepter de mettre en place un système de discrimination des aliments, alors que chaque aliment quelle que soit sa composition, a sa place dans une alimentation équilibrée“. Considérant la question sous cet angle, convenons qu’il y en a dont la place devrait être particulièrement restreinte… C’est le cas de tous les aliments riches en calories vides, c’est-à-dire sans vitamines, minéraux ou nutriments – glucides ou lipides – essentiels…
Pour sa part, l’association affirme qu’un “discours positif sur l’alimentation serait bien plus efficace que des mesures réglementaires“. La solution qu’elle propose ? “Un renforcement de l’autodiscipline sur le contenu des messages publicitaires dans le respect des recommandations du Bureau de Vérification de la Publicité“. Pour s’en assurer, une Commission de déontologie va être créée “pour garantir l’application et le respect du code de bonnes pratiques (d’information) mise en place par la profession.”
Aucune information n’a filtré quant à sa composition. On ignore notamment si elle accueillera un ou plusieurs représentants de la DGS ou des organisations de consommateurs. Pour éviter par exemple aux industriels d’être à la fois juges et parties. Notons néanmoins que ces nouveaux “engagements”, fondés sur la notion d’autodiscipline, reprennent les termes que l’administration Bush avait utilisé lors du dernier Conseil exécutif de l’OMS pour contrer le plan mondial contre l’obésité. Lequel sera présenté au mois de mai à Genève.