Oméga-3 : indispensables pour le cerveau des ados

26 juin 2017

Les oméga-3 se révèlent précieux pour notre santé cérébrale. Or les régimes alimentaires des sociétés occidentales en contiennent de moins en moins. Pour déterminer quelles conséquences ces changements diététiques ont sur les cerveaux humains, une équipe française a mené une étude sur la souris. Résultat, une carence en oméga-3 dès l’adolescence s’avère préjudiciable pour le développent cérébral.

Une équipe française* a développé un modèle murin de carence en oméga-3 depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Objectif, observer l’impact de cette carence sur le développement cérébral de l’animal. Etant donné que les régimes alimentaires carencés sont connus pour être des facteurs de risque de troubles de la santé mentale comme la dépression ou le stress.

Résultat, les chercheurs ont remarqué que « débuter ce régime faible en oméga-3 dès l’adolescence diminue les taux d’acides gras dans le cortex préfrontal (impliqué dans les fonctions cognitives complexes comme la prise de décision, le contrôle exécutif, le raisonnement) et aussi au niveau du noyau accumbens (impliqué dans la régulation de la récompense et des émotions) ». Ce qui se traduit à l’âge adulte par des comportements de type anxieux et une diminution des fonctions cognitives.

Les chercheurs se sont par la suite intéressés aux mécanismes menant à ces résultats. Leur constat, « deux formes élémentaires d’apprentissage neuronal sont altérées dans le cortex préfrontal et le noyau accumbens des souris déficientes ».

Des solutions thérapeutiques

Les scientifiques ont ensuite démontré que « deux méthodes étaient efficaces pour restaurer totalement les fonctions cérébrales des souris adultes déficientes en oméga-3 ainsi que leurs comportements émotionnel et cognitif ».

Première option, « amplifier la capacité du récepteur (mGlu5) du glutamate (neurotransmetteur le plus important du système nerveux central) au niveau des neurones afin de rétablir les échanges », indiquent les chercheurs. Autre solution, « inhiber la dégradation du principal cannabinoïde naturellement sécrété par le cerveau et qui contrôle la mémoire synaptique ».

Dans tous les cas, « la nutrition est un facteur environnemental clé qui influence les fonctions cérébrales et le comportement jusqu’à l’âge adulte, bien après la fin de la période périnatale », soulignent les auteurs.

A noter : les oméga-3 se trouvent notamment dans les noix, l’avocat, les poissons gras comme le saumon, les graines de chia ou encore le soja.

*chercheurs de l’Inserm et de l’Inra au sein de l’Unité 901 « Institut de neurobiologie de la Méditerranée » (Inserm/ Université d’Aix-Marseille) et de l’UMR 1256 « Nutrition et Neurobiologie Intégrée » (Inra/ Université de Bordeaux)

  • Source : Inserm, Inra, Université de Bordeaux, 23 juin 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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