Pourquoi notre cerveau a-t-il besoin d’omega 3 ?
27 novembre 2014
Le saumon, une des principales sources d’omega 3. ©Phovoir
Poissons gras ou huiles de noix et de soja sont les principales sources d’oméga 3. Nous avons tous entendu parler de ces acides gras polyinsaturés (AGPI). Mais en quoi sont-ils bons ? Comment agissent-ils sur notre cerveau ? Sophie Layé, directrice de l’unité Nutrition et Neurobiologie Intégrée de l’INRA (Université de Bordeaux) et Richard Bazinet, professeur à l’Université de Toronto font le point sur l’état des connaissances tant sur le plan scientifique que médicale.
Que nous apprennent les deux chercheurs dans leur article publié dans Nature Reviews Neuroscience du 12 novembre 2014 ? Ils se font avant tout l’écho d’un travail réalisé au sein même de l’équipe de Sophie Layé. Pour la première fois, ils ont montré (chez l’animal certes) qu’une carence en oméga 3 pendant le développement embryonnaire et la période de lactation altère le système immunitaire cérébral et la plasticité du cerveau.
Des oméga 3 pour booster notre mémoire
En 2012, ces mêmes chercheurs de l’INRA ont montré chez des souris âgées qu’un régime enrichi en acide docosahéxaénoïque (un acide gras oméga 3 qui nous vient du monde animal) réduit la neuro-inflammation et la survenue de troubles cognitifs (comme la perte de mémoire).
Selon les scientifiques de Bordeaux, toujours eux, de nombreuses données chez l’homme associent une diminution des taux sanguins et cérébraux des AGPI oméga 3 à la dépression, la schizophrénie ou la maladie d’Alzheimer.
Enfin, la restriction alimentaire en oméga 3 perturbe finement, mais définitivement, la composition et la structure des membranes biologiques, des neurones et des autres cellules cérébrales. Elle altère leur fluidité et les activités enzymatiques (de reconnaissances, de transport, etc). Elle rend le cerveau plus sensible aux neurotoxiques. Elle altère le fonctionnement de la rétine, de l’oreille interne…
Rappelons que dans l’idéal, nous devrions absorber au minimum 2g d’oméga 3 par jour. Les stars en la matière se trouvent au rayon « poissons ». Mention spéciale pour le maquereau (4,9g pour 100g), le hareng (4,17g pour 100g), la sardine fraîche (3,9g pour 100g), le saumon d’Atlantique (2,7g pour 100g), la truite fumée (2,5g pour 100g) ou encore le saumon fumé (2,3g pour 100g)… Par ailleurs, vous trouverez 50% des apports nutritionnels recommandés dans une cuillère (15 ml) d’huile de colza, dans 5 à 10 noix ou encore dans trois œufs.