OMS : une assemblée à l’agenda chargé…

19 mai 2003

Les délégations des 191 Etats Membres de l’OMS sont réunies, à Genève, pour les premières séances plénières de la 56ème assemblée mondiale de l’Organisation. Avec un ordre du jour d’autant plus chargé que s’y sont greffés des imprévus d’importance.

Officiellement, deux sujets devraient dominer les débats : l’adoption de la Convention cadre internationale anti-tabac d’abord. Ce premier « Traité mondial de santé publique » a été conçu et négocié, depuis plusieurs années, comme devant être le grand oeuvre du quinquennat de Gro Harlem Brundtland à la tête de l’Organisation. Nul doute que ce soit le cas.

En revanche des inconnues subsistent sur son contenu. Et surtout sur le point de savoir quels pays reculeront au moment d’apposer leur signature sur un document qui considère la cigarette comme une arme de destruction massive : 4,9 millions de morts par an, tout de même… Le Français Jean-François Mattei sera là pour l’adoption du traité, c’est dire la portée qui lui est attachée. Reste à savoir comment agiront les autres représentations…

Second point d’importance car il subordonne la dynamique de l’OMS pour les années à venir, la nomination d’un nouveau Directeur général. Le Coréen Jong Wook Lee, à la fois technicien reconnu et gestionnaire rigoureux, est attendu pour succéder à l’ancien Premier ministre norvégien. La continuité entre ces deux « têtes » est sans doute plus étroite qu’il n’apparaît de prime abord. Après avoir réveillé la conscience sanitaire des états, il devient en effet urgent de les engager sur la voie de vrais changements, avec une gestion renouvelée des ressources et des hommes.

Les table-rondes ministérielles, concentrées sur la meilleure façon d’assurer «un environnement sain pour nos enfants », seront un temps fort de ces 10 jours. Elles prolongeront le Sommet mondial sur le Développement durable certes, et mettront en lumière quelques voies de consensus et… beaucoup d’exceptions nationales, y compris parmi les pays les plus développés.

Reste que cette assemblée porte en elle-même des sujets que l’on n’attendait guère. Certains ne figurent pas même à l’ordre du jour. C’est le cas du conflit en Irak et de l’indispensable relance du système de santé irakien. Il était encore, voici une douzaine d’années, l’un des plus développés au monde… Relance indispensable et vitale, sauf à laisser le champ libre aux épidémies. La gestion des stocks de virus variolique, un serpent de mer qui revient tous les ans devant cette assemblée, va aussi revêtir une acuité particulière.

  • Source : de notre envoyé spécial à Genève, 19 mai 2003

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