Ostéodensitométrie : le remboursement serait imminent
11 février 2003
En France l’ostéodensitométrie, seul examen permettant de diagnostiquer précocement une ostéoporose, n’est pas prise en charge par l’assurance-maladie. Cette quasi-exception est désormais suspendue à la signature de Jean-François Mattei.
Le remboursement de l’ostéodensitométrie est un véritable serpent de mer. Mais cette fois-ci, les chances d’aboutir paraissent réelles. D’une part, la volonté politique semble vraiment exister si l’on en croit le ministre de la Santé. Jean-François Mattei ne déclarait-il pas récemment, dans le mensuel Notre Temps, qu’il souhaitait rembourser l’ostéodensitométrie ? D’autre part, le dossier élaboré par un groupe d’experts est aujourd’hui finalisé.
C’est en tout cas ce que nous a confié le Pr Philippe Orcel, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Lariboisière à Paris et qui travaille sur ce sujet depuis plusieurs années. « Le dossier est sur le bureau du ministre depuis décembre. Nous avons eu l’accord de la Caisse nationale d’assurance maladie. Il ne reste plus qu’à obtenir l’aval du ministère ». Lequel consulté, s’est bien gardé de nous communiquer une date pour la prise en charge effective de l’examen…
Quoi qu’il en soit, celle-ci s’effectuera selon les modalités définies… en 2001 par l’Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES). L’examen sera donc proposé notamment, aux femmes qui présentent des signes évocateurs d’une ostéoporose. Tels que des antécédents de fracture à l’occasion d’un choc mineur, comme une chute de sa hauteur par exemple.
L’ostéodensitométrie sera également recommandée aux patientes victimes de certaines maladies à risque – hyperthyroïdie… – ou qui ont suivi des traitements susceptibles d’induire une ostéoporose, comme une corticothérapie au long cours. Enfin, elle pourra aussi être recommandée dans le cadre du suivi clinique des patientes auxquelles un traitement contre l’ostéoporose aura été prescrit.
La prise en charge de l’ostéodensitométrie serait une vraie bonne nouvelle pour les trois millions de femmes qui souffrent d’ostéoporose en France. Elle pourrait aussi permettre de mettre un terme à une autre situation qualifiée d’« invraisemblable » par le ministre, puisque dans notre pays une femme doit encore attendre sa première fracture avant que l’assurance maladie n’accepte de prendre en charge son traitement…