











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Paludisme : vers un vaccin oral ?
Les équipes de Stanislas Tomavo et Steven Ball (Universités Lille 1 et 2) ont mis au point une forme génétiquement modifiée d’amidon, qui leur permet de véhiculer les antigènes de Plasmodium falciparum, le parasite responsable de la maladie. Ces derniers n’ont pas été choisis au hasard puisqu’ils « ont déjà démontré leur efficacité lors d’essais avec des candidats-vaccins classiques », précisent-ils.
Dans les faits, ils ont fusionné ces antigènes avec une enzyme – GBSS pour granule-bound starch synthetase – liée à un grain d’amidon de l’algue verte Chlamydomonas reinhardtii. « Ces grains ont ensuite été ingérés par des souris auxquelles le parasite avait été inoculé », poursuivent les chercheurs. Les rongeurs ainsi vaccinés ont acquis une immunité « significative » contre le paludisme.
Tomavo et Ball doivent désormais « tester l’efficacité de différents antigènes anti-Plasmodium ». Ils envisageront ensuite des essais chez l’Homme : « Consommé cru, l’amidon est très indigeste » nous a confié Stanislas Tomavo. « L’enjeu sera donc de le porter à des températures pas trop élevées pour éviter de dénaturer les antigènes, tout en le rendant digeste. Nous devrons ensuite nous assurer de l’absence d’effets secondaires, notamment au niveau intestinal ».
Le chemin semble encore bien long. Mais les chercheurs sont optimistes : « les vaccinations nasales et orales semblent les plus prometteuses et les plus adaptées aux pays où sévit le paludisme », concluent-ils. Question de maniabilité, bien sûr.
Source : CNRS, 17 décembre 2010 – Interview de Stanislas Tomavo, 22 décembre 2010
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